
Distinctions
générales des
conglomérats.
Variations des
conglomérats.
524 R É S U M É P A R O R D R E G É O L O G IQ U E .
unes aux autres , et se trouvent constamment entremeléesn
14° Les conglomérats trachytiques qui recouvrent les masses
partielles des roches precedentes, sont de diverses sortes,
et se distinguent à la fois les unes des autres par la nature des
de'bris qu’ils renferment et par leur position. 11 y en a qui sont
composés de débris de trachyte proprement dit ; d autres
proviennent des masses de perlite p et enfin, le plus petit nombre
se rattache aux masses de porphyre trachytique et à celles
de porphyre molaire. En général, les diverses espèces de roches
principales ne sont pas plus mélangées dans les conglomérats
que dans la masse des montagnes où elles sont en place.
Quant à leurs positions respectives, les conglomérats formés
de gros blocs de trachyte de diverses variétés, sont très-rap-
prochés des montagnes d’où ces débris ont pu être détachés,
et s’élèvent encore à une grande hauteur. Ceux qui sont composés
de matières scorifiées sont déjà plus éloignés, et ne forment
que des collines au pied des groupes trachytiques ; enfin,
les conglomérats ponceux se trouvent tout-à-fait rejetés loin des
montagnes, et s’étendent souvent dans les plaines jusqu’à de
grandes distances.
15° La trituration, la décomposition, qui ont eu lieu lors de
la formation des conglomérats trachytiques, ont donné naissance
à des produits extrêmement différens, et qui présentent
souvent les caractères les plus disparates. Tantôt les conglomérats
sont formés de très-petits fragmens, réagglutinés entre eux
par une matière terreuse plus ou moins abondante ; tantôt tous
les élémens .ont été altérés, et il en est résulté une masse à peu
près homogène, dans laquelle on distingue çà et là les caractères
arénacés ; ailleurs, les cristaux de mica, de feldspath,
d’amphibole, disséminés dans lés pâtes terreuses, donnent de
TERRAIN TRACHYTIQUE. Résume des observations. 52 5
nouveau à la masse un caractère pôrphyrique, et souvent tel,
qu’il est extrêmement difficile, dans les échantillons isolés, de
distinguer ces roches recomposées de celles qui leur ont donné
naissance par leur décomposition.
Mais rien n’est plus remarquable à l’égard de tous ces genres
d’altérations que les conglomérats ponceux. Tantôt on reconnaît
distinctement tous les fragmens de ponce ; tantôt tout est
broyé en particules très-fines , dont la réunion donne lieu à des
masses qui ont conservé toute l’âpreté de la ponce, quoiqu’elles
ne présentent plus la moindre trace de ses caractères ordinaires :
souvent même il en est résulté'des masses tout-à-fait compactes
ou à cassures terreuses-. Ailleurs , la décomposition a été totale,
et il en est résulté des produits terreux de diverses sortes, entièrement
méconnaissables , que leur blancheur ferait souvent
prendre pour de la craie, et d’autant plus facilement, qu’ils renferment
quelquefois des rognons de silex qui leur donnent encore,
en apparence, une plus parfaite analogie!
Il s’est même formé, par suite des remaniemens de tous genres
qui ont eu lieu au milieu de ces débris, des roches homogènes
d’une nature particulière. Soit que les matières terreuses
qui résultaient de la trituration et de la décomposition des roches
> en se déposant à un état extrême de division, aient pu
s’agglutiner en masses compactes et très-dures ; soit que, remises
en solution même , elles aient donné lieu à de nouveaux dépôts,
en partie cristallins, en partie mécaniques, il s’est formé des
roches plus ou moins siliceuses ou feldspathiques, au milieu
desquelles se trouvent des cristaux très-nets de feldspath et de
quarz, et qui présentent alors de véritables porphyres, dont il
serait impossible de reconnaître l’origine, sans la série des passages
jusqu’aux roches arénacées. C’est surtout au-dessus des