
et les tubulures irre'gulières dont leur masse est traversée, semblent
indiquer, aussi bien que dans les marais de Hongrie, le
dégagement d’un gaz dù à la décomposition des matières animales,
TU F S CALCAIRES E T SABLES D’A L LUVIONS .
E n f i n , au-dessus de tous les dépôts dont nous venons d’établir
la série par ordre de succession , se présentent, d’une
part, les sédimens cristallins, ou tufs, qui se forment journellement
par la précipitation chimique des matières que les eaux
dissolvent en traversant les masses minérales ; d’une autre , les
amas des matières diverses qui se détachent continuellement des
montagnes, que les eaux des pluies, destorrens, de.s rivières,
arrachent journellement de toutes parts, entraînent au fond
des vallées voisines, ou transportent dans leur cours au milieu
des plaines lointaines. Ce sont ces derniers dépôts, dont la masse
s’accroît tous les jours, q u i, après avoir été formés dans un
temps, sont plus tard remaniés eux-mêmes par les eaux, transportés
d’une place à l’autre, etc., que je désignerai spécialement
sous le nom d’alluvion. Ils forment, en quelque sorte, la
continuation des dépôts arénacés que nous avons précédemment
décrits, et qu’on peut regarder comme des alluvions gigantesques
d’un ancien monde. Il est même quelquefois difficile de
les en distinguer, parce que ce sont les mêmes matériaux qui,
après avoir été arrachés dans un point, ont été transportés sans
aucun changement dans un autre. Mais on sent encore plus facilement
qu’on ne peut l’exprimer, la différence qui existe ici;
et d’ailleurs dans ces remaniemens, se trouvent à la fois enveloppés
des débris de toute espèce, provenans de diverses sortes
de terrains, sur lesquels les eaux ont roulé, des plantes qui
croissent à la surface du sol, des coquilles terrestres ou aquatiques
de toute espèce, des débris enfin de tout ce qui existe
actuellement sur la terre, soit des productions naturelles, soit
meme des produits de l’industrie humaine. Il en résulte par
conséquent des dépôts qui se distinguent réellement de tous les
autres par une foule de circonstances particulières.
Dans les tufs calcaires que présente la Hongrie, il faut peut- Tuf calcaire
etre distinguer deux espèces, l’une qui provient d’anciens dépôts,
sur la formation desquels on ne conserve aucun souvenir,
et qui ayant cessé depuis long-temps de s’accroître, semblent
avoir appartenu à un ancien ordre de choses; l’autre, au contraire,
qui comprend des dépôts évidemment formés par les
sources que l’on découvre encore aujourd’hui dans les mêmes
Eeux , et qui ne cessent de s’accroître continuellement de la
même manière qu’ils ont commencé. On doit ranger sous le
premier type les tufs calcaires qu’on rencontre au-dessus des
dernières maisons du faubourg de Bude, et qui s’étendent de
là jusqu’aux collines sablonneuses de Saint-André. C’est une
masse assez considérable qui se termine par un plateau très-
uni, et dont les flancs sont escarpés à pic sur une assez grande
hauteur, au bord de la petite plaine de Vieux-Bude. La partie
inferieure est un tuf grossier, d’un blanc jaunâtre, rempli d’infiltrations
de calcaire spathique, qui forme çà et là des veines
brillantes au milieu de la roche, ou bien des stalactites dans les
cavités dont elle est criblée. A mesure qu’on s’élève, le tuf devient
plus compacte, et dans les parties supérieures, il présente
une roche extrêmement solide, très-dure, à cassure vive, es-
quilleuse, qui est criblée de trous, de tubulures irrégulières,
tantôt vides, tantôt tapissées ou même remplies de calcaire spa-
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