
Comparaison
minéralogique
des produits.
terrain trachytique de la Hongrie. En les résumant plus succinctement,
on voit que ce terrain, extrêmement compliqué|
se compose de quatre masses différentes de roches, qui se distinguent
par leur nature et par leurs positions respectives. La
partie centrale des groupes est occupée par le trachyte qui
forme des montagnes considérables, et d’une grande hauteur.
Autour d ’elles > sont rangées des montagnes moins élevées, qui
se succèdent dans l’ordre suivant : les porphyres trachytiques,
les p erlites et les porphyres molaires. Au-delà se trouvent les
conglomérats trachytiques qui offrent une multitude de variations,
et dont les parties les plus légères se trouvent transportées
dans les plaines jusqu’à de très-grandes distances. Toute la
masse du terrain repose sur des roches qui se rapprochent
beaucoup du terrain de transition, et elle est recouverte par
les dépôts de molasse qui forment la base du terrain tertiaire.
5 XI. COMPARAISON DU TERRAIN TRAOHYTIQUE DE HONGRIE
AVEC SES ANALOGUES A LA SURFACE DU GLOBE.
Il serait inutile de chercher à comparer en détail les terrains
trachytiques de la Hongrie avec ceux qui existent dans d’autres
contrées du globe ; car aucune des observations qui ont été faites
jusqu’ici n’indique nulle part cette complication de circonstances,
ces masses partielles diverses, que la Hongrie nous présente
dans chacun des groupes que'l’on y rencontre. Mais sous
les rapports généraux, les connaissances que nous possédons
font voir clairement que dans toutes les parties du globe, ces
terrains présentent toujours a peu pres les mêmes caractères.
D’abord, si on parcourt les collections de XAuvergne, du
Siebengebirge, de la partie méridionale de X A ndalousie, des
TERRAIN TRACHYTIQUE. Comparaison des divers lieux. 529
monts Euganéens, de la Toscane m éridionale, des îles É olien
n es, des îles de l ’A rc h ip e l G rée, du K am tschatka , de
XIslande, des Canaries, des A n tille s, du M exique, etc., on
reconnaît minéralogiquement des produits identiques avec ceux
des différens groupes trachytiques de la Hongrie. Le trachyte y
présente les mêmes caractères généraux, de couleur, de compacité
et de porosité; les mêmes mélanges, les mêmes accidens.
Le perlite y présente la plupart des variétés que nous avons décrites,
tous les passages de l’état vitreux à l’état lithoïde, tous
les nids de feldspath compacte, de porphyre feldspatliique, les
géodes de calcédoine et d’opale. Les conglomérats ponceux,
qu’on a plus souvent recueillis que tout autre, présentent toutes
les circonstances d’altération, de décomposition, tous les
genres de remaniemens qu’on observe dans ceux de Hongrie,
et tous les passages aux roches porphyriques modernes, formées
par leur altération complète ou peut-être par leur solution.
Tels sont les faits qu’on peut observer à Paris dans les différentes
collections; tels sont ceux cjue j’ai vus surtout à Frey-
berg et à Berlin, dans les suites nombreuses de différentes contrées
de la terre, rassemblées par d’illustres voyageurs.
Sous les rapports géologiques, les données ne sont pas moins
intéressantes. Il en résulte que généralement, le terrain trachy-
tique ne présente aucune espèce de stratification constante, que
nulle part les roches qui le composent ne se présentent sous la
forme de coulée, et que dans aucun lieu on n’a observé de cratère
, d’où l’on puisse soupçonner qu’elles soient jamais sorties.
S’il existe des bouches ignivomes, soit en activité, soit éteintes,
au milieu des terrains trachytiques , elles se sont simplement
ouvertes dans ces roches, comme elles se sont quelquefois ouvertes
dans tout autre; elles sont postérieures à la formation du
7 . in . §7
Comparaison
de la structure
des grandes
masses.