
Action dli chalumeau
sur les
variétés.
présentent des caractères tout-à-fait diffèrens de ceux qu’on reconnaît
ordinairement dans cette substance. D’une autre part,
sans perdre leur nature vitreuse, les globules deviennent moins
distincts, et bientôt il en résulte une pâte émaillée, assez fragile,
composée de pièces séparées, peu distinctes, grossièrement sphé-
roïdales, ou bien une masse plus vitreuse et plus homogène,
qui présente tous les caractères du rétinite ou de l’obsidienne ;
il s’introduit du mica noir, très-brillant, en petites lames hexagonales,
et des cristaux de feldspath vitreux; ou bien il se forme
des globules feldspathiques, compactes ou striés du centre à la
circonférence, qui deviennent quelquefois tellement nombreux,
que la pâte hyaline disparaît entièrement. Enfin dans ces différons
cas , les roches deviennent cellulaires , poreuses , spongieuses,
fibreuses, et il en résulte autant de modifications, toutes
aussi éloignées les unes des autr es que du type principal auquel
on doit les rapporter.
- A mesure que les caractères physiques varient, les différentes
roches présentent aussi des caractères chimiques particuliers.
Ainsi d»ns le cas où la pâte est entièrement vitreuse, testacée
ou fendillée, elle se gonfle et se boursouffle considérablement
au chalumeau, et aussi fortement que du borax ou de l’alun. Il
en résulte une masse spongieuse, très-volumineuse, qui s’écrase
avec la plus grande facilité, et donne alors une poussière blanche
un peu rude. Les fragmens qui sont ainsi chauffés donnent
pendant l’opération une lueur phosphorescente extrêmement
vive. Le même boursoufflement a lieu, dans les obsidiennes qui
forment de petits nids au milieu du perlite ; mais dans les morceaux
épars à la surface du terrain, au moins dans tous ceux
que j’ai pu me procurer en Hongrie, la masse se fond tranquillement
en émail blanc, bulleux. Parmi les rétinites, les plus vitreux
se boursoufïlent de la même manière que les roches précédentes;
mais les variétés plus ternes, celles qui commencent
à approcher de l’état lithoïde, se fondent plus tranquillement.
En général, à mesure que toutes ces roches passent de l’état vitreux
à l’état plus ou moins pierreux, elles perdent la propriété
de se boursoujïler au feu ; et lorsqu’elles sont devenues tout-a-
fait pierreuses, elles se fondent tranquillement en émail blanc,
comme le feldspath compacte ordinaire.
Pour faire connaître maintenant toutes ces roches avec plus Distinciion de,
de précision, nous établirons parmi elles quelques types principaux,
pris dans les variétés les plus abondantes ; et nous y rapporterons
successivement toutes les modifications dont elles sont
susceptibles. Nous adopterons minéralogiquement les sept variétés
dont les caractères distinctifs sont exposés dans le tableau
suivant.
Perlite iestacé. Globules vitreux plus ou moins distincts, le
plus souvent testacés, d’un éclat nacré, plus ou moins
gros, agglomérés entre eux ; mica et feldspath très-
rares ;
Perlite sphérolitique. Pâte de perlite non testacé, d’un éclat
émaillé et de couleur grise; cristaux abondans de mica
noir très-brillans; globules de feldspath compacte; point
de feldspath vitreux ;
Perlite porphyrique. Pâte dé perlite non testacé, d’un éclat
émaillé; cristaux de mica noir très-brillant; feldspath
vitreux en petits cristaux, ordinairement mal terminés ;
Perlite rétinique. Pâte vitreuse approchant de l’obsidienne,
souvent d’un éclat gras; cristauxde feldspath vitreux mal
terminés; mica noir plus ou moins abondant; petites
géodes de calcédoine plus.ou moins nombreuses;