
du feu. Enfin il arrive qu’elle prend une teinte verte, qui semble
due a une matière particulière, disséminée dans la roche en
quantité' plus ou moins considérable.
Le nombre et la nature des substances cristallines qui, outre
le feldspath vitreux, se présentent dans ces roches, est aussi
fort variable; tantôt les cristaux de mica et d’amphibole, tous
deux de couleur noire, sont extrêmement abondans, et don-
nent, par leur éclat, un aspect agre'able à la masse. Tantôt ces
substances manquent entièrement, et les roches ne pre'sentent
plus qu un porphyre a cristaux disséminés de feldspath vitreux.
Dans d autres cas , le pyroxène se trouve dans les roches en
cristaux peu volumineux, plus ou moins abondans. Assez souvent
on découvre ça et là dans la pâte des petits grains de fer
oxydule titanifère; enfin, l’attraction à l’aimant, dont plusieurs
de ces roches sont susceptibles, la polarité magnétique même,
font naturellement présumer la présence de cette substance,
quoiqu’on ne puisse en distinguer les particules.
Il parait que 1 olivine est aussi rare dans les trachytes de la
Hongrie que dans ceux des autres contrées qu’on a pu jusqu’ici
examiner. On sait que les nombreuses collections des trachytes
d’Auvergne n’en ont offert aucune trace; et celles qui ont été
rapportées, du Mexique par M. de Humboldt, n’en présentent
pas davantage: cependant ce savant voyageur en avait soupçonné
la présence dans le trachyte du Ghimborazo.
Si l’olivine existe réellement dans les trachytes de Hongrie,
elle y est au moins excessivement rare, car je n’en puis tout au
plus soupçonner la présence que dans les roches du Sninszki-
Kamen| dans le groupe trachytique de Vihorlet. Ge sont de
très-petits points d’une matière vitreuse, transparente, d’un
vert très-clair, infusible au chalumeau, mais dans lesquels il est
impossible de reconnaître d’autres caractères, ce qui empeche
d’en déterminer positivement la nature.
Quelque différence qui puisse exister entre toutes les roches 1
dont nous venons de prendre une idée générale, je ne suis pas
moins porté à les désigner toutes sous le nom de trachyte, quoique
la signification de ce mot ( âpre ou raboteux ) entraîne un
caractère qui ne se trouve pas dans tous les échantillons. Mais
à cet égard il faut observer que le caractère d’une roche ne peut
être pris dans un fragment isolé qui se trouve par hasard dans
nos collections, puisque la même couche, surtout lorsqu’elle
est formée par l’agrégation cristalline ou mécanique de diverses
substances minérales, offre souvent, dans diverses parties, des
caractères totalement différens de ceux qu’elle présente dans
les autres. Il arrive souvent que l’une des substances composantes
se trouve dans certaines parties plus abondante que toutes
les autres, tandis qu’ailleurs elle diminue à son to u r, ou
même disparaît entièrement. On sait qu’il est impossible de
faire seulement une lieue dans les montagnes sans observer un
nombre infini de ces variations; mais il n’en est pas moins vrai
qu’il existe dans une même masse un caractère général, et que
toutes les petites différences ne sont que des exceptions peu ^
portantes.' : *î,i ':'y ' ’ " f '' '. ' ' J , :
Il suit de ces considérations, que c’est sur une couche ou sur
une masse entière de roche qu’il faut étudier les caractères de
l’espèce : toutes les fois qu’on s’en rapportera à des échantillons
isolés, on risquera d’établir des divisions-qui n’existent pas dans
la nature : c’est pourquoi plusieurs espèces de roches établies
minéralogiquement dans nos cabinets, sont rejetées par les géologues
accoutumés à les voir dans leur gîte naturel, et à faire abstraction
de toutes les petites variations, qui sont toujours de peu
d ’importance.
Hslinction des
variétés.