
Mais étant entre' dans dés de'tails très - e'tendus sur la nature des
roches qui se trouvent dans les terrains trachytiqùes, sur les
relations particulières qu’elles conservent entre elles , sur un
grand nombre de faits qui n’avaient pas encore e'te' décrits, et
dont plusieurs peuvent être interprétés de différentes manières,
il ne conviendrait pas d’adopter simplement ici l’opinion qui
parait être le plus généralement répandue, sans l’avoir rigoureusement
discutée. Tous nos jugemens sur les choses qui ne
présentent pas l’évidence matérielle, ne sont fondés que sur des
rapports de probabilités, et ces rapports peuvent varier à mesure
que le nombre des faits augmente; il est dès-lors important
de les rétablir rigoureusement chaque fois qu’on introduit
quelques données nouvelles dans la question. Or, c’est précisément
le cas où nous nous trouvons relativement au terrain de
trachyte ; la face de la science a totalement changé depuis dix
ans, par toutes les observations qui ont été recueillies, et les
faits nouveaux que j’ai rassemblés viennent la modifier encore.
Il est donc nécessaire de reprendre aujourd’hui tous les faits,
pour en déduire tous les degrés relatifs de probabilité des opinions
qu’on peut avoir sur l’origine du terrain trachytique;
cette discussion est d’autant plus importante, qu’elle n’a jamais
été établie rigoureusement dans aucun ouvrage de géologie.
Nous allons donc rassembler, d’une p art, tout ce qui peut favoriser
l’idée d’une origine neptunienne, et de l’autre, tout ce
qui peut conduire à l’idée d’une origine ignée : nous calculerons
ensuite les poids respectifs des données que nous aurons mises
en parallèle.
Il n’y a que II est d’abord nécessaire de faire voir qu’il n’y a ici que ces
^ S T d e u x hypothèses possibles. En général, dans l’état de nos connaissances
géologiques, on né peut guère prévoir que trois modes
différens de formation. On peut concevoir qu’un terrain est
formé sous les eaux par cristallisation ou par dépôt mécanique,
ou bien qu’il est le résultat d’une éjection de matières ramollies
ou fondues, des entrailles de la terre, ou enfin qu’il est k la fois
composé de produits de ces deux genres. Ce dernier mode de
formation, qui peut-être même n’est applicable à aucun terrain
connu, ne peut, en aucune manière, être soupçonné dans le
terrain de trachyte, parce que tous le produits sont tellement
enchaînés les uns aux autres, qu’il est impossible d’admettre
une origine quelconque pour l’une des roches, sans l’appliquer
à toutes celles qui l’accompagnent.
Les données qu’on peut rassembler relativement à chacune
des deux hypothèses possibles, peuvent être rapportées à trois,
types principaux, auxquels se rattachent diverses observations
positives ou négatives.
1° Les données fournies par des analogies minéralogiques de
roches;.
2° Les données fournies par les masses subordonnées ou ad-
ventives.,
5° Les données fournies par la disposition et la forme des
grandes masses.
H ypothèse neptunienne.
En examinant franchement les données qui peuvent conduire
à l’idée d’une formation par l’eau, on est forcé de convenir qu’à
une époque reculée, où les élémens, propres à la solution du
problème, étaient moins nombreux qu’aujourd’hui, Werner
et son école ont eu des raisons très-plausibles pour douter de
l’origine ignée et admettre de préférence l’origine neptunienne.
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