
560 RÉSUMÉ PAR ORDRE GEOLOGIQUE,
les lieux où se trouvent des formations trachytiques, que dans
les produits évidemment volcaniques; et il en résulte pour ce
terrain un caractère particulier, aussi important que celui qui
naît de la présence des mêmes roches dans les terrains neptuniens,
Ainsi, d’une p art, la présence des minerais d’or ne s’est manifestée
jusqu’ici dans le terrain trachytique que dans les localités
où les terrains inférieurs sont eux-mêmes éminemment aurifères;
de l’autre, l’absénce des roches que nous avons citées,
se maintient constamment partout, quelle que soit d ailleurs la
nature des roches inférieures. Il résulte de là que le poids des
données qui, sous le rapport des masses subordonnées, conduisent
à l’hypothèse neptunienne, est beaucoup au-dessous de
.celui des données qui sont en faveur de l’hypothèse ignée.
L’explication de 5° Sous le rapport de la disposition e t de In fo rm e des
J“ h grandes masses, on ne peut disconvenir que l’absence des couÏZ
Z IZ I rans et des cratères ne soit d’un assez grand poids en faveur üe
’“a“ l’hypothèse neptunienne, et il faut avouer qu’on ne peut guère
opi“°n' lui opposer que des conjecturés; mais il n’y a aussi que desçon-
jectures à opposer aux données fournies àl’hypothèse ignée, par
la forme des montagnes, leur isolement par nature des roches,
leur entassement irrégulier, leur élévation subite en certains
points, et jusqu’au milieu même des plaines. C’est en opposant
maintenant ces conjectures l’unp à l’autre que nous allons cher*
cher le rapport des probabilités,
A. Conjectures relatives à l’opinion d ’une origine ignée.
En admettant l’hypothèse d’une origine ignée, on peut, pour
expliquer l’absence des cratères et des courans, faire les conjectures
suivantes.
VeSupposition. Ces indices volcaniques peuvent avoir été effa- i.u imes des
, -, . -, , , , . 1 . cratères et des ces par le temps et par suite des dégradations subites ou succès- courans peuvent
sives qui ont eu lieu à la surface du globe. On a des preuves en effacées,
effet que les laves se décomposent avec plus ou moins de facilité,
suivant leur nature, et qu’il n’y a que les matières tout-à-fait vitrifiées
qui, comme l’a observé Spallanzani *, résistent presque
indéfiniment à la décomposition. On sait que le Vésuve, dans ses
grands intervalles de repos, était couvert de maisons et de végétation;
sans doute alors les traces volcaniques étaient bien
moins évidentes qu’aujourd’hui; o r, si l’intervalle de deux ou
trois siècles a suffi pour modifier tant soit\ peu les traces de la
volcauicité, que doit-il être arrivé dans ces antiques formations
ignées qui remontent au-delà de toutes les traditions ? On voit
aussi dans plusieurs points de l’Auvergne et du Vivarais, que
les courans évidens ont été morcelés de diverses manières :
pourquoi les courans de trachytes, qui sont encore plus anciens
, n’auraient-ils pas été totalement effacés, sans qu’on puisse
.aujourd’hui les reconnaître?
2e Supposition. On peut supposer aussi ciu’il n’y a jamais eu Ilpcu'n’ya,oir L ■*- "A J y jamais eu ni
de cratères ni de courans visibles. Où sont en effet les cratères crali,re! ni -, rans visibles. qui ont vomi toutes ces îles dont on connaît les époques d’appa-
rition dans l’Archipel grec, dans les Açores, etc.? Ils se trouvent
au fond des mers, où ils sont comblés par les matières mêmes
qu’ils ont rejetées, et par des débris de toute espèc.e. Est-il donc
d’une absolue nécessité que dans les formations trachytiques les
cratères soient autrement placés, et ne peuvent-ils pas être aussi
ensevelis sous les immenses débris de scories et de ponces qui
couvrent le pied de ces montagnes?
* Voyage dans les Deux-Siciles, tom. I l, pag, 262,
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