
Opale altérée.
Transparence
acquise par
l'action du feu
opalin,( Opal jaspis, Wern.), t.out-à-fait semblable à Cejix dont
nous parlerons plus tard, et qui, d’après cela, ne paraissent
être que des opales ferrugineuses. Il s’en trouve parfois de
grands nids où l’opale û’est plus reconnaissable, et dont on a
rapporte’ des échantillons qui se trouvent rangés dans les collections
sous le nom de jaspe opale de Cservenitza. Quelquefois
le fer devient tellement abondant, que la matière opaline ne se
montre plus que par l’éclat résinoïde qu’elle communique à la
masse. Ge mélange a lieu tout aussi bien dans l’opale irisee que
.dans les autres variétés ; c’est ce qui constitue l’opale noire
( c’est-à-dire brun de foie ), qu’il est extrêmement rare d’avoir
belle, parce que les reflets sont masqués par le mélange ; elle
est aussi très-estimée à cause de sa rareté: les reflets sont lourds,
et le plus ordinairement violets ou pourpres; toutes les autres
teintes sont absorbées par la couleur du fond.
Il est de fait que les opales , de quelques variétés qu’elles
soient, sont susceptibles d’altération; elles deviennent blanches,
perdent leur dureté, et se-laissent rayer facilement avec une
pointe d’acier; elles happent fortement à la langue, s’imbibent
d’eau, et reprennent quelquefois par ce moyen leur transparence
et leurs couleurs irisées : c’est ce qu’on a nommé hydro-
phane ; mais on a réuni sous ce nom de véritables opales altérées
avec des calcédoines également décomposées , et qui reprennent
aussi dans l’eau plus ou moins de tranparence.
En essayant ces opales altérées de diverses maniérés, j’ai re-
. ponnu qu’elles reprennent aussi de la transparence lorsqu’on
les chauffe fortement au chalumeau; elles se gercent en même
temps plus ou moins, ce qui semble indiquer que la matière se
resserre sur elle-même, et annonce, par une voie différente de
pelle connue jusqu’ici, que l’opacité est due aux. vacuoles que
la pierre renferme. Une autre remarque que j’ai faite en même
temps, c’est que les variétés opaques qui reprennent les couleurs
irisées par l’imbibition de l’eau, n’en reprennent aucune
par l’action du feu ; elles y deviennent seulement transparentes.
Quelquefois l’altération et la décomposition de l’opale deviennent
complètes, et il en résulte une matière blanche, tout-
à-fait terreuse , susceptible de se délayer dans l’eau, sans cependant
y faire pâte comme l’argile. Cette terré est quelquefois
charriée parles eaux et déposée dans les vides qui se présentent
sur son passage.
Indépendamment de cés altérations, il existe aussi au milieu Opaiemoi
des parties les plus solides et les plus fraîches de la roche, de
petits nids de matière très-tendre, qui se laisse entamer facilement,
et produit une onctuosité particulière sous la pointe
d’acier; cette matière est blanchâtre, jaunâtre, bleuâtre, et
quelquefois elle présente déjà des indices de reflets irisés ; elle
est très-douce au toucher ; et lorsqu’elle est imbibée d’eau ,
elle est assez tenace pour pouvoir être pétrie entre les doigts.
Je ne puis croire que cette matière soit due à une décomposition
de l’opale, analogue à celle que nous venons de citer, puisque,
d’après la manière dont elle se trouve enfermée dans les
roches, elle n’a pu être exposée aux intempéries de l’air ; je
pense plutôt que c’est un état particulier de l’opale. Les ouvriers
distinguent aussi ces parties terreuses, qu’ils regardent
comme de l’opale qui n’est pas mûre, de celles qui sont produites
par l’exposition de l’opale à l’air, qu’ils nomment opale
brûlée ou calcinée. Il est à remarquer, à l’appui de la distinction
que je crois pouvoir établir, que ces matières se durcissent
un peu à l’air, et se gercent dans les collections, précisément
comme l’alumine ou la silice en gelée, qui se dessè-
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