
En effet, on a quelquefois opposé aux données tirées de l’identité
minéralogique du basalte dans toutes les contrées, que
la nature a pu faire par des voies différentes, des produits tout-
à-fait semblables; cela est vrai, mais, d’une part, combien y
a-t-il d’exemples de ces productions de matières semblables par
des voies différentes? J’en connais fort peu dans la nature, et
encore n’avons-nous pas certitude entière qu’elles soient d’une
origine différente, mais seulement probabilité, tome I I , page
590. Je ne vois en effet que l’identité minéralogique du rétimte
avec quelques variétés de perlite, et l’identité de quelques porphyres
trachytiques et molaires avec ceux du terrain secondaire
; encore ces identités ne sont-elles vraies qu’entre des
échantillons choisis; elles ne se soutiennent plus dans les grandes
masses, et en géologie, c’est toujours en grand qu’il faut
voir. D’une autre p art, si on soupçonne que certains basaltes
ont été formés par l’eau, tandis que les autres ont été produits
par le feu, il faut bien appuyer son raisonnement sur quelques
faits pris dans cette formation même, sans quoi le soupçon devient
une hypothèse arbitraire, et par conséquent sans fprce.
Or, ici nous n’avons pas même la ressource que nous avons
trouvée pour établir la probabilité de l’origine neptunienne du
rétinite ; tous les basaltes, les plus évidemment volcaniques
comme les plus problématiques, se trouvent exactement dans
la même position, tous indépendans des autres formations minérales.
Concluons donc que l’objection que l’on croit faire
n’est qu’une simple opinion qu i, n’étant fondée sur aucun fait,
peut être mise au rang dé tant d’autres que l’on n’imagine que
trop souvent pour expliquer ce que l’on ne peut comprendre.
On a cru pouvoir donner comme preuve de l’origine neplu-r
nienne des basaltes les plus problématiques, les observations
TJEB.UA.tiST BASALTIQUE. Origine,
qui démontrent la présence de quelques lits fort minces de matières
terreuses, entre des assises épaisses de basalte, et même
des dépôts de lignite également peu considérables: Mais 'ces
observations ne sont pas du même ordre que celles que nous
avons fait valoir en traitant des rétinitës, porphyres, grünstein,
qui appartiennent au grès rouge et au grès houiller, pag. 203.'
Ce n’est point ici la roche problématique qui est subordonnée
à des dépôts arénâcés ; mais des dépôts terreux peu caractérisés,
encore mal connus, dont il n’y a qu’un petit nombre d’exemples,
qui se trouvent intercallés entre des masses considérables
de basalte. On ne peut, ce me semble, tirer aucune induction
de la présence de ces matières terreuses , d’après le peu de
données que nous possédons sur leur nature : rien ne prouve
qu’elles üe sont pas elles-mêmes des produits du feu; et d’ailleurs,
puisqu’on a des preuves incontestables de l’existence des volcans
sous-marins, on pourrait facilement concevoir que dans des
intervalles de repos, les diverses coulées aient été successivement
recouvertes par des sédimens peu considérables. Rien
n’empêche aussi que des débris végétaux aient été enfouis sous
des coulées basaltiques , et même ' enveloppés par elles et
qu’ainsi à l’abri du contact de l’air, sans issue quelconque pour
les matières volatiles que la chaleur pouvait dégager, ils se
soient charbonnés , bituminisés précisément comme les matières
végétales que l’on soumet artificiellement aux mêmes circonstances.
Ces observations ne seraient donc pas encore directement
contraires à l’idée de la formation du basalte par le feu.
Je conclurai de toutes les discussions dans lesquelles j’ai été
obligé d’entrer :
1° Qu’il existe des basaltes évidemment volcaniques;
2° Qu’il en est dont l’origine ignée est extrêmement probable •
3° Qu’il en est d’autres dont la probabilité d’une origine
T- in . * 84
Conclusion
générale.