
trachyte, et ne peuvent par couse'quent y avoir donné lieu.
Les observations de M. de Humboldt dans les immenses montagnes
trachytiques des Andes, n’indiquent que des cônes et
des dômes isolés, des montagnes à croupe prolongée, et rien
qui puisse éveiller l’idée de coulées analogues à celles que présentent
les volcans modernes. Spallanzani, observateur aussi
judicieux qu’éclairé, quoique porté à voir partout des courans
de lave , avoue qu’il n’a pu d’abord en reconnaître dans les
monts Euganéens *, et s’il est parvenu à.se convaincre que toutes
ces roches ont été à l’état de fluidité ignée, rien ne prouve
dans ses recherches qu’elles aient jamais fait partie de véritables
coulées. Les mêmes phénomènes se présentent en Auvergne;
nulle part, ni dans les monts Dor, ni dans le Cantal, le véritable
trachyte n’existe en coulées; il offre partout des masses de
montagnes plus ou moins considérables , isolées et assez indépendantes
les unes des autres. Il est vrai qu’on a indiqué de véritables
coulées dans les monts Dor ; mais cette observation me
paraît se rapporter à des. laves feldspathiques qui ont quelque
analogie avec les trachytes, et qui se trouvent à la partie supérieure
sur les flancs des montagnes., en coulées régulières , et
reposent alors en divers points sur les conglomérats poneeux.
Cette disposition ne permet pas de les rapporter au trachyte; et
si jusqu’ici on les a souvent confondues avec ces antiques productions
de la nature, c’est par suite de l’expression de laves,
dont on s’est servi pour désigner tous ces produits. Il est de fait
que partout, comme en Hongrie, les véritables,trachytes, loin
de former des. coulées, présentent des montagnes, isolées qui
n’ont point de connexion les unes, avec les autres, et, dont chacune
présente en quelque sorte une roche partie ulière.
* Voyage dans les DetB-Stâlès, tom. I I I , pag. 196. Traduction française.
Pour parvenir aux résultats généraux que nous venons d’étab
lir,il faut se garder de mettre en comparaison avec le terrain
trachy tique les masses d’obsidienne qu’on observe en divers lieux,
et qui sont des résultats de formations modernes. Celles-ci sont
en véritables coulées, sorties à ce qu’il paraît le plus souvent des
flancs des cônes volcaniques. Elles diffèrent considérablement,
même sous lesrapports minéralogiques, des obsidiennes du terrain
trachy tique. Elles ne font point partie des masses de perlite,
quine s’y présententquetrès-rarementsur de très-petits espaces,
et même avec des caractères particuliers qui les font toujours
reconnaître. Ces obsidiennes passent à la ponce ; mais c’est encore
une ponce particulière, souvent très-boursoufllée, à fibres
soyeuses, et qui ne renferme pas de mica comme le perlite pon-
ceux. Les parties vitreuses passent aussi çà et là à des masses
lithoïdes; mais ces masses présentent encore des caractères particuliers.
Elles sont bien plus analogues aux parties lithoïdes
qui se forment dans nos verres artificiels qu’aux globules et
aux nids feldspathiques que nous avons fait remarquer sisouvent
dans le perlite; on n’y voit pas de ces amas pierreux .si remarquables,
qui ressemblent à des terres cuites, que nous avons
signalés dans différens groupes trachytiques de Hongrie, et particulièrement
dans le groupe de Tokaj, où la masse de perlite
est plus considérable que partout ailleurs. En un mot, avec un
peu d’habitude, on distinguera toujours ces produits de ceux
qui appartiennent aux antiques formations de trachyte. Ces
masses d’obsidiennes, sous forme de courans, dont je veux
parler ici, sont celles qu’on observe à Ténériffe, dont l’Islande
nous présente aussi des dépôts considérables, et qu’on retrouve
encore dans plusieurs des îles Eoliennes. Ces courans sont aux
trachytes, qu’on rencontre aussi dans ces contrées, ce que les