
de Born a annonce' des pétrifications dans ces calcaires, ce qui
serait encore un nouveau caractère en faveur de l’opinion que
nous avançons ici; mais je n’ai pas e'te' assez heureux pour en
observer moi-même, et je ne connais aucune citation faite par
les autres naturalistes qui ont parcouru cette contrée.
Je viens maintenant à la difficulté qui se présente sous le rapport
des relations mutuelles de ces roches et du terrain de sié-
nite et grünstein. Les deux terrains se trouvent à très-peu de
distance l’un de l’autre, puisqu’ils ne sont séparés que par une
très-petite vallée qui débouche dans celle de Glasshütte; mais
leurs couches sont inclinées en sens inverse, de sorte que pour
savoir quel est celui qui est inférieur, il faudrait avoir vu Ja superposition
immédiate, Si l’on n’a pu faire cette observation,
on peut,avec autant de raison, regarder la masse de grünstèin
porphyrique comme inférieure au calcaire, ce qu’a fait M. Es-
marck, ou comme supérieure , ainsi que l’a fait M. Becker. Le
premier s’est fondé sur l’inclinaison générale des couches fie
grünstein dans cette partie; le second sur une inclinaison partielle
des couches vers l’est, qu’on observe en effet à la gauche
de la vallée, dans les derniers prolongemens de la masse de
grünstein porphyrique. Je ne puis décider avec certitude entre
cesj deux opinions; mais la dernière me paraît être la plus probable
, d ’après les considérations suivantes.
D’abord il est.à remarquer que les calcaires schistoïdes gris et
v e rts, qui se trouvent très-rapprochés du micaschiste, ont
beaucoup d’analogie avec ceux que nous avons cités dans le
schiste talqueux de Hocwiesen, et qui se trouvent au-dessous
du terrain de siénite et grünstein porphyrique ; par conséquent
il ne serait pas hors de toute, vraisemblance qu’ils se trouvassent
ici dans la même position. D’un autre cpté, les micaschistes
qui sont les plus rapprochés de la masse de grünstein, ont, par
leurs caractères minéralogiques, beaucoup de ressemblance
avec ceux qui accompagnent les granites-siénites d’Eisenbacb et
de Hodritz, de sorte qu’on pourrait penser qu’ils représentent
les masses siénitiques que nous avons remarquées à la partie inférieure
des grünstein porphyriques ; on peut même appuyer
cette opinion sur la position géographique de ces micaschistes.
Car ils se trouvent précisément sur une ligne dirigée du nord-
est au sud-ouest, et qui joint plusieurs buttes de même nature,
entre Hodritz, Eisenbach et Glashütte. En parcourant les montagnes
pour tâcher d’acquérir quelques données positives sur
les relations des deux masses qui nous occupent, j’ai remarqué
que les grünstein enveloppent, en quelque sorte, les calcaires;
on les retrouve en effet au nord et à l’est, dans les points les
plus élevés, et ils existent aussi à l’ouest, au pied des montagnes
calcaires, à la droite d’une petite vallée qui vient déboucher
au milieu même du village de Glasshütte. Mais cette dernière
position peut conduire à imaginer que la masse calcaire
est intercalée au milieu du terrain de siénite et grünstein porphyrique,
qui se montrerait ainsi au-dessus à l’est, et au-dessous
à l’ouest. Toutes ces données seraient cependant d’un assez
faible poids, si on ne trouvait dans l’ouvrage de M. Esmarck
quelques observations qui en augmentent la probabilité. En
effet, ce savant minéralogiste indique, au Banat, plusieurs alternatives
de siénite et sienit-porphyr, qui ne sont autre chose
que notre sie'nite et notre grünstein porphyrique, avec un calcaire
grisâtre, feuilleté, grenu, qui paraît avoir beaucoup d’analogie
avec celui qui nous occupe. Près deDognaszka, à la
mine d’Elizabeth, où le grünstein porphyrique repose encore
sur le calcaire, on le trouve recouvert par un micaschiste nou-
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