
av^'S™« ^e teMa'n de trachyte, d’après la composition generale que
lonain.. n0us avons annonce'e sommairement, diffère totalement de la
plupart des terrains que nous pouvons compter dans l’ordre
naturel des formations minérales ; s’il a des analogies aveu quelques
autres, dont nous traiterons plus particulièrement par la
suite, il s’en distingue néanmoins par plusieurs circonstances
très-importantes.
Différences . On peut, sous quelques points de vue, rapprocher le terrain
basaltiques, de trachyte des terrains basaltiques et des terrains de lavés ;
mais ce rapprochement est plutôt fondé sur la probabilité d’une
origine commune que sur des rapports bien réels. D’abord les
grandes formations basaltiques, parmi lesquelles il faut établir
quelques distinctions, comme nous le ferons voir dans le chapitre
suivant, paraissent être en général séparées des grandes
formations trachytiques. La Hongrie offre à cet égard un exemple
frappant: il n’y a point de basalte dans les immenses groupes
trachytiques de Yihorlet, de Tokaj, de Matra, de Dregely,
et il n’y en a que quelques lambeaux sur les flancs de l’immense
groupe trachytique de la contrée de Schemnitz. C’est à plus de
trente lieues de distance de tout indice de trachyte, sur les
bords du lac Balaton, que le basalte se présente sur une grande
étendue. Le même phénomène a lieu sur des points plus- rapprochés
de nous; car sur les bords du Rhin, le trachyte compose
le Siebengebirge, où il n’existe que quelques lambeaux
de basalte, appliqués çà et là sur les flancs des montagnes ; et
ce n’est que dans le Rhôngebirge que la formation basaltique
présente quelque étendue. En France même, ce n’est ni au
centre du mont Dor, ni dans le Cantal, qu’il faut chercher les
grandes formations de basalte; c’est dans le Yelay et dans le Yi-
varais qu’elles se présentent plus particulièrement.
En général, la formation trachytique et la formation basaltique
se présentent dans la nature comme si elles s’étaient mutuellement
repoussées ; elles sont le plus souvent indépendantes
l’une de l’autre , et dans les points où elles sont les plus rapprochées,
on observe toujours que le basalte est superposé au trachyte;
et il en est même très-souvent séparé par des conglomérats
trachytiques et ponceux ; ce qu’on peut observer dans le
mont Dor et dans le Cantal, et ce dont je me suis également
convaincu en Hongrie,
Enfin la composition des deux terrains est absolument différente;
il n’y a jamais de ponce, d’obsidienne, ni de véritable
trachyte dans les terrains basaltiques ; les matières scoriacées
sont très-différentes de part et d’autre /e t les tufs on conglomérats
trachytiques , n’ont aucune analogie avec les tufs basaltiques,
qui en général ressemblent beaucoup plus aux tufs volcaniques
des derniers âges.
On ne peut également confondre le terrain de trachyte avec
les productions volcaniques modernes. D’une part, les. volcans Jelaws-
modernes se-sont ouverts en plusieurs endroits dans le terrain
de trachyte même, ce qui annonce l’antériorité de ce dernier;
d’une autre part, les laves sont, comme le mot lui-même l’indique,
des courans de matières fondues, de diverses espèces,
sorties des bouches ignivomes, et qui sont répandues de côté
et d’autre sur les flancs des montagnes, ou ont suivi la direction
des vallées préexistantes. Rien de. tout cela n’existe dans les
terrains de trachyte : les diverses roches de ce terrain forment
des montagnes considérables, tantôt isolées au milieu des plaines,
tantôt groupées, entassées les unes sur les autres, se,succédant
sur d’immenses étendues de terrain, et formant toujours
les sommets les plus élevés des contrées où elles se trou