
l’autre, s’il a minéralogiquement quelques analogies avec l’obsidienne,
ces deux roches n’ont entre elles aucune relation géo-
logique. Elles appartiennent, il est vrai, toutes deux au terrain
trachytique, considéré’ en general; mais, dans un même groupe
de ce terrain, elles semblent, en quelque sorte, se repousser,
si je puis m’exprimer ainsi, et ne se trouvent pas immédiatement
ensemble. Si le trachyte semi-vitreux occupe une pente,
c’est sur l’autre que se trouvent ordinairement les obsidiennes,
et celles-ci se lient à des roches toutes particulières qu’on ne
trouve pas dans le voisinage des premières. Ainsi, sans sortir
des environs de Sehemnitz, les trachytes semi-vitreux se trouvent
au pied du groupe, vers le sud, absolument isoles, et les
perlites, dont les obsidiennes font partie, se trouvent au nord,
enclaves dans les masses de porphyre trachytique et de porphyre
molaire.
Ces sortes de roches paraissent être assez communes dans la
nature ; toutes les collections que nous connaissons de l’Islande
et des îles de l’Archipel grec, nous en offrent d’absolument
semblables à celles que nous avons de'crites. C’est ainsi qu’elles
se trouvent a Santorin, à Milo, à Argentiera, etc. ; mais comme
je ne les ai vues que dans les collections, je ne puis rien dire
sur leur position relativement aux autres varie'te's de trachyte
que renferment ces îles. C’est encore identiquement la même
roche qui forme de belles masses colonaires aux environs de
Popayan, dans la Nouvelle-Grenade, où elle a e'të observe'e par
M. de Humboldt, qui la regarde aussi comme totalement differente
du basalte, et qui l’a vue liee intimement avec le terrain
trachytique. Il existe aussi, dans le cabinet du Roi, des roches
de même genre, qui proviennent de l’ancien departement de la
Sarre ; mais j’ignore leur localité’ pre’cise, et par conséquent
leurs relations avec les autres roches volcaniques, ou probablement
volcaniques, qui se trouvent dans cette contrée.
Peut-être certaines roches noires', basaltoïdes, divisées en
prismes, qu’on rencontre au pied de la roche sanadoire, et
sur les pentes du Puy-Gros, en Auvergne, sont-elles analogues
au trachyte semi-vitreux : ce qu’il y a de certain, c’est que ces
roches, qu’on a toujours nommées basaltes, n’ont pas les caractères
des autres basaltes de cette contrée leur pâte est plus
feldspathique ; elles ne renferment pas d’olivine, et elles semblent,
par leur position, se rattacher à la masse des véritables
trachytes. Si des recherches ultérieures viennent à confirmer ce
que nous ne faisons que soupçonner ici, on serait par là même
conduit à regarder le trachyte phonolitique de Sanadoire et de
la Thuillère, comme tenant, en Auvergne, la place du trachyte
porphyrique que nous avons-vu en Hongrie. Il est bien remarquable
, en effet, que ces roches sè trouvent, en Auvergne, vers
la limite du groupe trachytique , précisément comme les variétés
fissiles de trachyte porphyrique qui existent en Hongrie,
et qu’elles semblent se lier avec les prétendus basaltes que nous
venons de citer, comme les autres se lient avec les trachytes
semi-vitreux.
Trachyte celluleux ou scarifié.
Les -diverses variétés de trachyte que nous avons décrites Distinction
deviennent quelquefois tellement celluleuses ou scorifiees, que de ces roches.*
les caractères généraux qu’elles présentent ordinairement ne
sont plus reconnaissables, et qu’on est, en quelque sorte, forcé
de les distinguer minéralogiquement. Elles présentent alors une
teinte sombre. elles sont toutes d’une aprete extreme, et sem-
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