
trouve dans un grand nombre de lieux , et dans lesquels il
n’existe le plus souvent aucune trace de scories. Tels sont la
plupart des basaltes de la Saxe, qui doivent paraître d’autant
plus problématiques , qu’il n’existe dans ces contrées aucune
trace de volcans évidens. Ici, il faut avouer que la probabilité
d’une origine ignée est beaucoup plus faible que dans tous les
cas précédens ; cependant on peut encore s’appuyer sur divers
faits qui, s’ils ne sont pas décisifs pour tous les naturalistes,
doivent au moins les forcer à Suspendre leur jugement, et à ne
pas se prononcer sans retour pour l’origine neptunienne. D une
part, tous ces basaltes sont minéralogiquement identiques avec
ceux qui sont véritablement en coulées , ou qui sont accompagnés
de matières scoriacées bien évidentes d’une autre, il est
à remarquer que dans tous les lieux, ces basaltes sont indepen-
dans de toutes les formations, précisément comme les basaltes
en coulées, les basaltes qui sont très-probablement d’origine
ignée , et comme tous les produits volcaniques. Ces données
générales donnent évidemment une probabilité, quelque faible
qu’on veuille la concevoir, en faveur de l’origine ignee; et 1 oit
doit être d’autant plus porté à l’adopter, qu’il n’existe aucun
fait positif qui puisse la détruire ni faire pencher la balance du
côté de l’hypothèse d’une origine neptunienne.
Il y a plus, on peut ajouter à ces faits généraux quelques
faits particuliers qu’on observe dans quelques- depots basaltiques,
et qui élèvent pour eux la probabilité. Quelques-uns de
ces dépôts se présentent sous la forme de plateaux allongés et
étroits, qui rappellent à la fois, et les basaltes qui offrent la
même disposition avec des caractères sur lesquels on peut fonder
une grande probabilité d’origine ignée, et ceux même qui
se trouvent en eoule'es distinctes. Ces faits sont surtout trèsfrappans
dans lé Vivarais et le Yelay, parce qu’on passe par diverses
nuances des coulées évidentes aux coulées morcelées, de
celles-ci;aux plateaux qui offrent tous les caractères des coulées
incontestables, et qu’on n’arrive que par degrés à ceux qui sont
les moins caractérises. Dans d’autres cas, on .remarque autour
des dépôts de basalte des amas-de tufs basaltiques, dans lesquels
on reconnaît des débris encore assez caractérisés, quoique fort
altérés pour pouvoir juger qu’ils ont appartenu à des matières
sccrifiées.; on y trouve même quelquefois clés fragmens de granité
ou de gneiss-à demi-fondus, qui rappellent ceux qu’on a
observés ailleurs dans le basalte même. Les basaltes en filons
présentent quelquefois aussi des circonstances qui rendent plus
probable leur origine ignée; ici, on trouve quelques traces du
matières,scoriacées.; là, la roche qui encaisse les filons est attaquée
précisément comme si la matière basaltique y était arrivée
à l’état, d’incandescence.
Il ne reste donc qu’un petit nombre de masses basaltiques,
en buttés isolées, en plateaux, en filons, ad’égard desquelles la
probabilité d’une origine ignée soit appuyée seulement sur l’identité
de la.roche, et sur l’indépendance dans.laquelle elle se
trouve par rapport aux autres formations ; sans doute ces deux
données doivent paraître bien faibles aux naturalistes qui n’ont
pas eu l’occasion d’étudier ces dépôts dans les contrées oh il en
existe en même temps de plus caractérisés ; mais ceux qui ont
visité le Yivarais, le Velay, une partie de l’Auvergne,-en jugeront
tout autrement :.et d’-ailleurs, sans appeler ici en témoignage
ces împressions particulières que les contrées que nous venons
de citer ne peuvent manquer délaisser dans l’esprit, je dis
qu’il n’existe aucun fait cjui puisse ni altérer la probabilité cpie
nous venons d’établir , ni en former une d’origine neptunienne.