
Déaominalion,
des collines extrêmement étendues, qui se prolongent jusqu’au
bord de la grande plaine ; ils pénètrent dans les grandes valle'es
sur les flancs desquelles ils forment encore des masses considérables
; ils constituent plus de la moitié des montagnes, même
très-élevées, qui se trouvent dans la partie occidentale du pays,
sur la rive droite du Danube, d’où ils s’étendent dans l’Escla-
vonie et la Croatie ; et sortant enfin du territoire hongrais, ils
se prolongent, soit au nord, soit à l’ouest, sur des étendues
immenses: ils vont rejoindre, d’une p art, les dépôts qui recouvrent
les deux pentes des Apennins, de l’autre, les dépôts du
Salzburg, de la Bavière, de la Swabe et de la Suisse.
DE DA MOLASSE ET DIT NAGELELUE , OU GRÈS A DIGNITES. *
L e nom de nagelflue a été donné, en Suisse, à des conglomérats
composés de diverses roches qui forment des montagnes
souvent assez considérables, au pied occidental de la haute
chaîne des Alpes **. Celui de molasse a été donné, à Genève,
à une variété de grès assez tendre, qui accompagne, dans cette
partie, certains grès beaucoup plus solides. Depuis on a.étendu
le même nom à tous les grès fins de la Suisse, et cette expres-
* Je me suis quelquefois servi de l’expression grés â lignïtes, qui me paraît
parfaitement convenir dans des considérations générales de géologie. Le lignite
caractérise ces dépôts, comme la houille caractérise le grès houiller ;
ce n’est très-souvent que la présence de l’un- ou de l’autre de ces deux combustibles,
qui peut établir une différence entre les deux terrains, lorsqu’on
ne les observe que sur de petits espaces.
** L’expression nagelflue vient de ce que les cailloux roulés que ces dépôts
renferment, se présentent dans les escarpémens {fine, dans le patois Suisse)
comme autant de gros clous (nagel) surfes roues d’une charetté-.
sion est passée dans le langage géologique pour tous les dépôts
arénacés qui se trouvent dans la même position. On a observé
que ces grès alternent de toutes les manières avec le nagelflue,
de sorte que les deux dépôts appartiennent réellement à la même
formation; on doit dire seulement que la molasse finit par former
les dernières collines qui bordent les plaies.
On a pensé jusqu’à présent que le nagelflue et la molasse Dcgrdd’an-
étaient des dépôts d’alluvion tres-modernes, et appartenaient a ajgjsit ■
une formation en quelque sorte locale; mais les observations
que j’ai faites dans le cours de mon voyage en Hongrie, celles
que M. Bukland a faites dans le Tyrol, et M. Brongniart en Italie,
ne peuvent laisser aucun doute sur deux points très-essentiels
de géologie, l’u n , que ce terrain est extrêmement répandu,
l’autre, qu’il est plus ancien que les calcaires coquilliers analogues
à ceux des environs de Paris. Il paraît appartenir, partout
où il se rencontre, aux premiers dépôts de la formation tertiaire,
et tenir alors la place des argiles plastiques qui recouvrent la
■craie en France et en Angleterre. En effet, sous le rapport de l’étendue
, j’ai vu ces dépôts arénacés se prolonger de la Suisse
dans la Swabe, dans la Bavière, le Salzburg et l’Autriche. Je
les ai vus entrer dans la Hongrie, et s’y étendre en montagnes
très-considérables, d’abord dans la partie la plus occidentale
du royaume, et ensuite dans toutes les collines,qui bordent la
grande plaine, et jusqu’aux frontières du Marmaros ; en sorte
qu’on p e u t, dans cette direction , faire quatre ou cinq cents
lieues sans les quitter. On les retrouve dans le T yrol, dans les
Apennins, dans les plaines de la Lombardie, dans le Piémont,
etc.; et on sait qu’en France, toutes les côtes du Rhône en présentent
des collines extrêmement considérables. Sous le rapport
de l’ancienneté, mes observations dans les plaines de l’Autri