
vent. Les masses trachytiques n’ont par conséquent aucuns des
caractères qui appartiennent aux courans, descendus d’un point
quelconque : si donc on est entraîne' par l’ensemble des faits à
les considérer comme produites par le feu, on doit néanmoins
reconnaître qu’elles sont le résultat d’un mode de formation
tout-à-fait particulier, qu’il est impossible de déterminer, et qui
peut-être sera encore long-temps le sujet de nos recherches et
de nos méditations.
Fréquence du Il ne Teste plus, pour être autorisé à considérer le terrain
‘" su rfa c e1,1 trachytique comme un groupe particulier, qu’à rappeler qu’il
est assez fréquent à la surface de la terre, assez étendu dans les
différens lieux où il se trouve, et que partout il présente les mêmes
caractères.
Sous le rapport de la fréquence , le terrain trachytique se
présente dans un grand nombre de lieux sur tous les continens ,
et dans beaucoup d’îles qu’il compose presque à lui seul. Il existe
en Auvergne, dans le Mont Dor et dans le Cantal ; sur les bords
du Rhin, où il compose le Siebengebirge ; en Hongrie et en
Transylvanie, où il forme plusieurs groupes particuliers. On le
connaît également en Espagne, dans l’Italie méridionale, dans
les monts Euganéens, dans les îles Eoliennes, dans l’Archipel
Grec. Tout indique qu’il se trouve dans certaines parties des
montagnes d’Arabie; qu’il se trouve au Kamtschatka, et dans
plusieurs îles des mers du Nord. On le connaît au Mexique,
dans les Antilles, dans les Canaries, et tout semble prouver
qu’il existe en plusieurs lieux sur le continent d’Afrique, comme
aussi dans plusieurs îles des mers du Sud.
Sous le rapport de l’étendue, on connaît celle des monts
Dor et du Cantal. Plusieurs des groupes que je viens de parcourir
en Hongrie couvrent jusqu’à 200 et 300 lieues carrées de
surface de terrain; enfin, au Mexique, les masses trachytiques
sont encore incomparablement plus grandes.
Sous le rapport de la similitude des roches trachytiques
dans les différentes contrées, il suffit de parcourir les collections
des lieux que nous connaissons, ou de recourir aux diverses
descriptions, pour se convaincre que les produits ont partout
entre eux la plus grande analogie, et reconnaître que les caractères
géologiques généraux sont aussi partout les mêmes. Mais
nous reviendrons plus en détail sur ces divers points.
On est donc fondé, sous tous les rapports, à admettre un
groupe géologique particulier, dont la roche nommée trachyte
est une des parties composantes, et qui renferme en outre un
grand nombre de roches diverses, dont les analogues n’existent
dans aucun autre terrain. La disposition de ce groupe est d’autant
plus importante, qu’elle contribue singulièrement à éclaircir
une partie de la géologie, en achevant de démembrer une
réunion tout-à-fait arbitraire ( la prétendue formation trap-
péenne ), qui a jeté beaucoup de confusion dans la science *.
* Sous ïe nom de formation trappéenne, on a successivement réuni un grand
nombre de roches très-différentes les unes des autres, tant par leur nature que
par leurs relations géologiques. Il me semble qu’au lieu de cette prétendue formation,
la nature nous indique , i° le terrain de trachyte dont nous venons
de donner une idée ; 2° le terrain basaltique qui comprend les basaltes proprement
dits ( grunstein dolerite du Meisne ) , les tufs basaltiques et les pho-
nolites (porplvyr schiefer). Tout le reste rentre dans les terrains déjà connus ‘7
•partie dans l’époque de transition, comme la plupart des grunstein ( excepté
ceux qui sont de vrais basaltes) et certaines espèces de mandelstein qui appar-
tiennent aux dépôts de grauwacke ,* partie dans l’époque secondaire, comme
les mandelstein qui accompagnent le grès rouge , les griinstein et les roches
porphyriques qui accompagnent les grès houillers* Il est à remarquer que les