
acides. Elles renferment aussi, outre les masses de sel, quelques
amas plus ou moins considerables de gypse, ordinairement en
blocs, et même du gypse anhydre, mais qui y paraît en général
très-peu abondant. Celte substance forme des espèces de veines,
quelquefois extrêmement étendues, ordinairement très-ondulées,
et quelquefois repliées sur elles-mêmes d’une manière plus
ou moins bizarre, et donnant alors naissance à la variété qui est
connue depuis long-temps sous le nom de p ierre de trippe. Le
sel forme aussi, au milieu de l’argile salifère, des amas plus ou
moins considérables, qui se trouvent à différentes profondeurs;
ils sont généralement étendus dans le sens horizontal, ce qui les
a fait prendre quelquefois pour des couches, et ce qui a conduit
à décrire les dépôts salifères comme composés de couches
alternatives d’argile ,rde sable, de gypse et de sel. Il est certain
qu’il n’en est pas ainsi à Yilliczka, que c’est l’argile salifère , plus
ou moins sableuse, qui forme la base du dépôt, et que les autres
substances y forment des nids ou des amas isolés, plus ou
moins considérables, et en général disposés sans ordre ; mais il
est possible que dans quelques autres points , ces diverses substances
forment des couches distinctes ; c’est ce qu’on indique
particulièrement à l’égard des dépôts salifères de Dobromil ;
cependant le fait aurait encore besoin d’être vérifié.
De ces diverses circonstances, la plus opposée, sans doute ,
aux idées que nous avons émises sur la nouveauté de ces dépôts,
est la présence du gypse anhydre, que jusqu’ici on n’a
pas rencontré dans des terrains aussi modernes que la molasse,
où d’ailleurs on ne connaît même que quelques veines de gypse
ordinaire, comme on en a l’exemple en Suisse. Le gypse' anhydre
semblerait militer ici en faveur de l’opinion qui ferait
considérer les dépôts salifères comme remplaçans toute la masse
de zechstein et des couches qui lui sont subordonnées; mais que
dirait-on alors des lignites? il me semble que leur présence serait
au moins aussi extraordinaire dans le zechstein que celle du
gypse anhydre à la base des terrains tertiaires.
Je ne m’étendrai pas plus longuement sur les depots saliferes;
ceux de Villiczka et de Bochnia sont les seuls que j’aie visités
moi-même, et j’ai déjà réuni tous les détails de mes observations
dans le chapitre X I de ma Relation, auquel je renverrai.
Des lacs de N a tro n .
J’a i déjà donné, chapitre X V , l’ensemble des observations SjfeH
que j’ai pu réunir sur les lacs de natron que présente la Hongrie
; je rappellerai donc seulement ici que ces lacs se trouvent
particulièrement entre Debretzin et Grosswardein , et que la
plus grande partie se desséchant pendant l’été, le sel s’eiïleurit
à la surface de la terre; mais il paraît que le natron se retrouve
dans toute la plaine, en plus ou moins grande quantité, depuis
le comitat de Szathmar, à l’extrémité la plus orientale de la
Hongrie, jusque dans les comitats de Bacs et de Pest, ainsi que
plus à l’ouest encore, dans les comitats de Stuhlweissenburg et
d’GEdenburg.
La présence du natron dans les lacs et dans toutes les eaux de
la grande plaine, tient évidemment a celle du muriate de soude
qui l’accompagne partout, et à la décomposition qui en est effectuée
au moyen du carbonate de chaux. Toutes les circonstances
qu’on peut désirer à cet égard se trouvent ici reunies.
Les: parties de la Hongrie les plus riches en natron se trouvent
au pied des montagnes calcaires qui formentles avant-postes des
hautes montagnes de Transylvanie , et derrière lesquelles se