
a regarde comme un caractère essentiel du trachyte, du basalte,
des laves, est tout-à-fait illusoire, puisqu’on la retrouve
dans des roches qu’il est impossible de considérer comme volcaniques
(des granités, des gneiss, des serpentines, etc.), et
que les produits ignés n’en renferment pas tous. La presence de
certaines variétés de pyroxène n’a pas encore jusqu ici une
très-grande force, puisqu’on trouve aussi cette substance, avec
des caractères analogues, dans des roches qui alternent avec-
des micaschistes, des schistes argileux, des calcaires, etc., qu on
ne peut, par cela même, regarder comme d’origine ignée ; ^ et-
que des produits qui appartiennent évidemment aux teri ains
trachytiques, comme les porphyres trachytiques et molaires,
n’en présentent aucune trace.
Il résulte de là, qu’à l’égard des roches du terrain trachyti-
que, et il en faut dire autant de celles de tous les, autres terrains,
les caractères minéralogiques appliqués à des échantillons;
isolés, sont le plus souvent insignifians , et qu6 ce n est que
par des caractères géologiques qu’on peut souvent les distinguer.
Bien des erreurs, même assez récentes, proviennent de la
trop grande importance qu’on a donnée a des caractères tires;
d’un petit nombre d’échantillons. La géologie n’est pas une
science qu’on puisse à loisir étudier dans les cabinets, sur des'
collections rassemblées au hasard, et où des ressemblances minéralogiques
peuvent journellement nous tromper, G est au milieu
des montagnes qu’il faut chercher les données principales,
et c’est sur des suites nombreuses de roches qu’il faut étudier
les caractères généraux : on ne parvient autrement quà une
nomenclature aussi sèche qu’inutile,
CHAPITRE VL
TERRAIN BASALTIQUE.
T ant de roches différentes ont été confondues parfois sous le
nom de basalte; tant de différences se présentent encore tous
les jours dans les collections sur les échantillons que l’on y rencontre,
qu’il semble être nécessaire, avant tout, de chercher à
définir ce que nous comprendrons ici sous les dénominations de
basalte et de terrain basaltique. Relativement à la détermination
du basalte, les principales difficultés tiennent à la ressemblance
de ces roches avec lesgrünstein compactes de divers âges, et à
celle qu’elles ont avec certaines variétés de trachyte. En effet,
quelle que soit l’attention que l’on mette à étudier les variétés
compactes de ces diverses roches, jl est très-difficile de les distinguer
, si on ne possède pas tous les genres de passages qu’elles
offrent l’une et l’autre à des variétés mieux caractérisées; et
malheureusement les circonstances sont telles dans la nature,
qu’il est souvent impossible de recueillir ces modifications dans
le même lieu, et que, par conséquent, il reste toujours un certain
degré d’incertitude. Il est bien vrai que des yeux exercés
distinguent assez souvent ces roches les unes des autres ; mais
que d’erreurs peuvent être commises, lorsqu’on est obligé de
s’en rapporter à ce tact particulier que peut donner l’habitude,
et sur lequel les opinions que chacun apporte dans les sciences
T. ni. 75
Considérations
générales sur
la distinction du
basalte.