
Substances
disséminées.
Débris organiques
des
conglomérats
ponceux.
Bois opaliscs.
tes sortes de de'bris. Ces depots particuliers se sont surtout présentes
à moi dans la contrée de Kremnitz, au pied des conglomérats
de trachyte qui composent les montagnes situées au-dessus
de la ville : j’en ai retrouvé d’assez analogues à Königsberg.
Enfin, ils se présentent en très-grandes masses sur les deux
rives du Danube, auprès de Vissegrâd ; les pentes de cette
montagne, sur la route de Bude, en sont entièrement composées,
et il y existe une carrière, d’où, malgré le peu de solidité
de la masse, on extrait continuellement des pierres de construction.
Il est assez rare de rencontrer des substances disséminées
dans les conglomérats, parce que la cause qui a broyé, decom-
poséla ponce, a égalementagi sur les cristaux qu’elle renfermait.
Cependant on trouve encore quelquefois des petites paillettes
de mica, et quelquesfragmens de feldspath parfaitement reconnaissables.
Mais les substances les plus distinctes, sont le quarz
et le grenat, qui s’y trouvent eneore en cristaux parfaitement
nets : les premiers sont des dodécaèdres a deux pyramides,
ordinairement opaques et blanchâtres ; les autres sont des tra-
pézoèdres, et conservent une couleur rouge ou brunâtre plus
ou moins foncée. J ’ai observé de ces cristaux en plusieurs
points, et M. Zipser en a également indiqué dans son ouvrage.
Ces dépôts terreux, qui proviennent de la décomposition
des ponces, renferment une grande quantité de débris organiques,
et particulièrement des bois qui sont passés tous à l’état
siliceux, et la plupart à celui de jaspe opale, plus ou moins pur.
Les bois opalisés (holzopal ) de Hongrie, connus depuis longtemps
dans les collections, proviennent tous de ces dépôts pon-
ceux ; ils sont extrêmement âbondans autour de tous les groupes
trachytiques, où il est presque impossible de fouiller dans
une colline sans en rencontrer des portions plus ou moins considérables
: on cite même des troncs d’arbres entiers, pour le
transport desquels on était obligé d’employer plusieurs bêtes de
somme. On a déjà cité dans plusieurs ouvrages de minéralogie
beaucoup de lieux différens où l’on trouve ces diverses variétés
de matières siliceuses ; je pourrais en ajouter un grand nombre
d’autres : mais je me dispenserai d’établir cette longue liste de
noms, en observant que cette substance se trouve partout où
il existe des conglomérats ponceux altérés.
Mais une autre circonstance qui mérite aussi une attention
particulière, c’est la présence des coquilles marines au milieu
de ces mêmes dépôts. C’est ce qu’on observe particulièrement
dans les plaines de la partie sud-est du groupe trachytique de
Schemnitz, entre Palojta et Pribeli. Ce sont des masses très-
terreuses, où l’on reconnaît à peine la ponce, qui renferment
de petits grains de feldspath vitreux, des lamelles de mica noir
et des aiguilles d’amphibole. Elles sont remplies de coquilles
bivalves, dans lesquelles j’ai reconnu des arches, d’après l’impression
des charnières, et des coquilles univalves, les unes
turriculées, à spires unies ou striées, les autres ventrues, garnies
de côtes écailleuses. Toutes ces coquilles n’ont laissé que
leurs empreintes; mais ce qu’on en peut voir les assimile entièrement
à celles qu’on trouve dans les dépôts coquilliers modernes,
qui se rapportent au calcaire grossier parisien.
Telles sont les observations que j’ai été à même de faire sur
les conglomérats ponceux, qui conservent plus ou moins des
caractères auxquels on peut reconnaître leur nature. Ces débris
qui ont pu, par suite de leur légèreté, être transportés au loin,
se trouvent tous au pied des groupes trachytiques ; ils s’étendent
partout dans les plaines qui existent autour d’eux, et quel-
Coquilles*
marines.
Disposition
et étendue
des débris
ponceux.