
538 R É SU M É P A R O R D R E G ÉO LO G IQ U E .
conque peut conduire, se trouvent également applicables à tous
les autres.
§ XII. C O N S ID É R A T IO N S G É N É R A L E S S U R LA P LA C E Q U E L E T E R R
A IN D E T R A C H Y T E OCCUPE D A N S l ’O R D R E D E S FO RM A T IO N S
m i n é r a l e s ,
Nous avons cherché jusqu’ici à faire connaître uniquement
les faits que présente le terrain trachytique de la Hongrie, a les
coordonner entre eux d’après l’ensemble des observations que
nous avons pu recueillir, et a les comparer avec ceux des art-
tres contrées où oes terrains ont pu être également étudiés.
Nous avons constamment évité de nous livreï à aucune discussion
systématique, afin de parvenir à des résultats positifs, in-
dépendans de toutes les opinions qui pourront se succéder en
géologie. Mais lorsqu’on a réuni un certaiu nombre de faits
qu’on peut regarder comme incontestables, lorsqu’on a introduit
quelques données nouvelles dans la screnoe, il est important
d’en discuter avec soin les conséquences immédiates , pour
reconnaître jusqu’à quel point elles affermissent ou modifient
les théories adaptées , ou quelles sont les o pinions nouvelles
auxquelles elles conduisent G’est sons ce point de vue que nous
allons maintenant examiner les conséquences des faits que nous
avons réunis, en cherchant, d’une p art, la place que le terrain
trachytique paraît devoir occuper dans l’ordre des formations
minérales, et en discutant de l’autre son origine la plus probable.
—
Sous le rapport de la place que ces terrains occupent dans
l’ordre des formations, peut-être n’en est-il pas de rigoureu-
euÆ«. sementfke, puisque, par leur nature, ils semblent être mdépendans
de tous les autres. Cependant leur situation dans les
différentes parties du globe, où l’on a pu j’usqu’ici les observer,
annonce qu’ils appartiennent à une époque assez récente. Nous
avons vu qu’ils reposent en Hongrie, comme au Mexique, sur
un terrain de siénite et grünstein porphyrique ; qu’en Auvergne,
c’est aussi sur un terrain analogue qu’ils se présentent. De
là , on peut déjà soupçonner qu’ils sont postérieurs aux terrains
de transition ; mais les observations qui ont été faites dans le
Siebengebirge,- sur les bords du Rhin, mettent cette conclusion
tout-à-fait hors de doute, puisque le trachyte s’élève au-dessus
des grauwackes qui constituent les contrées environnantes. Les
observations qu’on a recueillies dans les monts Euganéens, les
positions diverses des conglomérats trachytiques en Hongrie,
semblent même annoncer une époque encore plus moderne de
formation, et la superposition de tout le terrain trachytique
aux derniers dépôts des formations secondaires; mais c’est là
l’âge relatif le plus nouveau qu’on puisse attribuer à ce terrain.
Toutes les observations indiquent qu’il est recouvert dans tous
les lieux par des dépôts qui appartiennent aux formations tertiaires.
Ainsi, en Auvergne, ce sont des calcaires remplis de
lymnées, de planorbes, d’hélices, etc., qu’on trouve au-dessus
de lui ; aux îles Canaries, au Mexique, M. de Buch et M. de
Humboldt ont observe' des grès et des calcaires modernes au-
dessus des dépôts trachytiques ; enfin les observations que j’ai
recueillies en Hongrie présentent encore des faits plus impor-
tans, puisqu’on voit clairement les débris de trachyte recouverts
par les dépôts de grès à lignites ou molasses, qui, comme
nous l’avons démontré , chap. IV , constituent les premières
assises des terrains tertiaires. Ainsi, le terrain trachytique
paraît s’être formé avant les dernières catastrophes, dont le