
sensiblement à un dépôt de sables quarzeux, assez grossier, auquel
succède la terre ve'ge'tale. Dans les carrières entre Promoc-
torium et Teteny, ces marnes sableuses sont remplacées par
une marne blanchâtre, extrêmement fendillée, qui rappelle les
marnes du gypse aux environs de Paris ; au-dessus se trouve de
la terre végétale sablonneuse : ailleurs le calcaire est à nu ou
immédiatement recouvert par des sables d’alluvion.
Les sables coquilliers qu’on trouve çà et là à la partie supérieure
des dépôts de molasse, ne présentent pas de caractères
aussi frappans que les calcaires grossiers que nous venons de
décrire. Dans un grand nombre de points, et surtout dans les
montagnes de Cserhat, je n’ai pu observer dans tous les lieux
que j’ai visités que dés fragmens de coquilles, sur lesquels il est
impossible de rien décider avec certitude; j’y ai vu des fragmens
de peignes, debucardes, de cérites, de murex, précisément
comme dans les calcaires grossiers, mais toujours en si
mauvais état, qu’il est bien difficile de ’comparer les espèces,
surtout celles du calcaire, n’ayant laissé que leurs empreintes.
Dans les dépôts de Palojta, où les coquilles se trouvent à la fois
dans le grès qui accompagne les lignites et dans les débris pou-
ceux sur lesquels ils reposent, j’ai cru reconnaître plus distinctement
les mêmes’empreintes de bucardes, d’arches, de cérites,
de murex que dans les calcaires de Pest, et dans cette partie,
je soupçonne fortement que ce sont les traces du même dépôt.
Dans les montagnes qui séparent la rivière de Cran de celle
d’Ipoly, entre Remend et Szalka, et qui se prolongent fort loin
dans la partie méridionale du comitat de Hont, on trouve, a»
milieu même des sables et des grès qu’on doit rapporter à la
molasse, des amas horizontaux de matière calcaire, qui a enveloppe
le sable et les cailloux roulés, auxquels elle sert alors de
ciment, tome Ier, page 535. Ces poudingues calcaires renferment
aussi une assez grande quantité de coquilles, parmi lesquelles
on distingue encore des bucardes, des venus, des murex,
des .cérites, qui ont aussi beaucoup d’analogie avec ceux
de Pest. On y trouve aussi des serpules, tout-à-fait semblables
à d’autres qui existent dans les calcaires qu’on trouve sur la
route de Zsambek à Biske. Une circonstance assez remarquable,
c’est que les grès de ces collines renferment une assez grande
quantité de petits points verts, qui rappellent ceux du grès vert
ou craie chloritée, et de la partie inférieure du calcaire grossier
des environs de Paris. Ces petits grains étrangers se retrouvent
■ également dans les parties où le grès est mélangé de calcaires et
de coquilles, et il en résulte des masses fort analogues, par leurs
caractères extérieurs, à nos calcaires grossie^ chlorités *.
On observe aussi des sables coquilliers à la surface du terrain
sur la route de Biske à Ober-Galla, tome I I , page 420 : ils
reposent sur des conglomérats grossiers qui servent eux-mêmes
de base, près de Biske, à des calcaires coquilliers solides, sem-
blablesàceux de Pest. Ces sables sont en général siliceux, blancs,
mais quelquefois mélangés de matière marneuse verdàtrë; ils
renferment une grande quantité de coquilles qui sont extrêmement
brisées, altérées, mais parmi lesquelles j’ai cru reconnaître
des vénus, des huîtres, des cérites, quelques fragmens
de balanes, et surtout une assez grande quantité de très-petites
mélanies. Ils m’ont singulièrement rappelé les sables coquilliers
* Je me sers du mot clilorité_comme d’un adjectif, pour indiquer la couleur
verte. Cette expression a été adoptée depuis long-temps pour la craie et même
le calcaire grossier. Il me paraît que l’on continue à s’en servir, quoiqu’on ait
découvert que cette prétendue chlorite n ’est qu’un sous-phosphate de fer.
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