
Comparaison
avec ies dépôts
de Tolfa.
probable que les roches alunifères de Tolfa, dans les états Romains,
de Piombino, des îles de Milo, de Nipoligo, etc., se
trouvent dans des circonstances analogues à celles que nous venons
de voir dans les montagnes de Tokaj et de Beregh. Malheureusement
les renseignemens que nous possédons à cet égard
ne sont pas assez détaillés pour pouvoir établir l’identité dans
tous les points; mais nous allons voir que cer qui est connu établit
déjà en sa faveur un très-grand degré de probabilité.
Dans la contrée dè Tolfa, on rencontre exactement les mêmes
variétés-d’alunite p u r, soit en cristaux distincts , soit en
masses fibreuses, grenues ou compactes, que nous a vons observées
dans le comitat dè Beregh. Les roches alunifères sont aussi
identiquement les mêmes départ et d’autre, et la ressemblance
est si complète, qu’il serait absolument impossible de les' distinguer
sans les étiquettes qui indiquent les localités. Les roches
de Tolfa présentent en effet jusqu’aux moindres des accidens
que nous avons observés dans celles de Hongrie; la-pâte-est
plus ou moins siliceuse ; elle renferme des cristaux de quarz
plus ou moins nombreux; les cavités dont elle est remplie sont
tapissées de petits cristaux d’alunite, de cristaux de quarz dodécaèdres
; on y rencontre aussi’ des cristaux de baryte sulfatée
( c’est ce que M. Descotils avait cru déjà observer ), Les roches
stériles, au milieu desquelles se trouvent les parties alunifères,
ont encore la plus grande ressemblance avec celles' qui existent
en Hongrie; elles sont plus ou moins infiltrées de matière siliceuse,
et prennent souvent l’apparence d’une brèche porphy-
rique; il y en a de caverneuses, qui ressemblent complètement
a celles qu’on exploite dans le comitat de Beregh pour1 faire lés
pierres de moulin; d’autres sont blanches, légères1, marbrées,
absolument comme celles qui offrent des passages évidens depuis
les roches homogènes jusqu’aux débris ponceux, page 460;
de sorte que ce sont aussi, à l’égard de Tolfa, les premiers .indices
du passage aux conglomérats ponceux. On y voit aussi des
masses compactes siliceuses, rougeâtres ou violâtres, rubanées
ou panachées de diverses couleurs, précisément semblables à
celles que nous avons décrites page 461 ; enfin, il y a des parties
qui sont entièrement terreuses, blanches et douces au toucher.
Ces modifications, que j’ai eu surtout l’occasion devoir dans
les collections rapportées à Freyberg par le baron de Oedele-
b e n , et qu’il décrira sans doute dans l’ouvrage qu’il publie en
ce moment *, ont déjà été reconnues par le comte Dunin-Bor-
kowsky, qui en a donné brièvement une idée dans son mémoire
sur Tolfa **.
Il serait fort singulier qu’avec des rapports aussi intimes de
composition entre les masses alunifères de Tolfa et celles de la
Hongrie, il y eût une différence totale de gisement et d’origine
dans les deux localités. Probablement les premières recherches
qu’on fera sur les lieux compléteront entièrement l’identité
qu’aujourd’hui nous ne pouvons que soupçonner. Déjà les renseignemens
que nous possédons font voir que les collines de
Tolfa sont en avant des monts Gimini, qui se lient avec le mont
Amiata , et qui paraissent essentiellement composés de tra-
chytes et de conglomérats trachytiques»;Il se trouve beaucoup
de conglomérats ponceux au pied de ees montagnes et dans la
contrée de Givita-Vecchia. Ces conglomérats reposent tantôt
sur des grès coquilliers modernes, tantôt sur des gallets calcaires
, et quelquefois immédiatement sur le calcaire compacte
* Beyrcige zur Keutnisz von Italien. Freyberg, 1819.
** Annales des mines, tom. il, 1817, pag. 194.