
Forme des montagnes
expliquée
par l’action
des eaux,
Il n’existe pas de courans ; mais si la bouche ignivame cjm a
rejete' toutes ces matières s’est ouverte au milieu d’une plaine ,
comment aura-t-il pu se former des courans comparables à ceux
de nos volcans modernes, dont les laves peuvent rouler sur les
pentes des montagnes ou suivre les vallées •’ U est évident que
les matières re'duites en fusion pâteuse, comme les laves que
nous voyons se former sous nos yeux, arrivant sur un sol uni
à leur sortie du cratère, s’amoncelleront les unes sur les autres,
et formeront des domes d’autant plus élevés, que la base pourra
en être plus considérable, et que la consistance pâteuse sera plus
grande. Les indices de coulées consisteront alors en quelques
replis résultans de l’affaissement de la niasse sur elle-même, et
précisément analogues à ceux qu’on observe dans les masses
trachytiques. Dans ce cas hypothétique, le cratère sera entièrement
caché, et la masse volcanique sera , en quelque sorte,
qu’on me permette cette comparaison , comme un champignon
dont la queue se prolongerait jusqu’au foyer même d’où
la matière en fusion serait sortie.
B. Conjectures relatives à l ’opinion d ’une origine neptunienne.
Telles sont les conjectures principales qu’on peut faire, à ce
qu’il me semble, relativement à l’absence des cratères et des
courans ; voyons maintenant, en adoptant l’hypothèse d’une
origine neptunienne, comment on pourrait tenter d’expliquer
la forme des montagnes, leur isolement par nature de roches,
leur entassement irrégulier, et leur élévation subite dans certaines
parties.
l re Supposition. On peut concevoir que la forme aussi bien
que la disposition générale des montagnes de trachyte est le résultat
de la dégradation des masses dans l’intervalle des siècles
qui se sont écoulés depuis leur formation. L’action érosive et le
mouvement des eaux, dans les grandes catastrophes générales
ou partielles, qui ont bouleversé le globe, et dont les traces se
représentent à chaque pas, ont pu évidemment couper, morceler
le terrain de mille manières. Ic i, on reproduira les preuves
que nous avons citées ci-dessus à l’appui de la dégradation des
cratères-et des courans, et on pourra en apporter une multitude
d’autres prises dans toutes les formations, et à l’évidence
desquelles il est impossible de se refuser. Cependant il est plus
facile de concevoir dans cette hypothèse des ruptures de mon- La disposition
■ i r ’ i * i i i i l * ce r des montagnes tagnes, des dégradations, des bouleversemens de diiierens gen- es difficilement
T 1 * 1 . F i l explicable par res , que de se rendre raison de cet entassement de buttes ia même cause,
coniques, dont souvent chacune est composée d’une roche particulière,
et qui, tantôt, se joignent simplement par leur pied,
tantôt sont adossées, groupées les unes sur les autres. Mais sans
entrer dans cette nouvelle discussion, il est clair que si, dans ceiiehypo-
l’hypcithèse neptunienne, les masses ont pu être morcelées,
durées par l’action des eaux, les cratères et les courans ont pu f l S J ;
a no r i a t a • . . . n'influe pas sur etre effaces par les memes causes. La meme conjecture est ap -ics probabilités,
plicable à l’une comme à l’autre hypothèse, et il en résulte
qu’elle n’influe en rien sur leurs probabilités relatives. Je remarquerai
pourtant qu’en admettant une dégradation postérieure
par les eaux, on expliquerait en entier, dans l’hypothèse ignée,
la disparition des cratères et des courans, tandis qu’on a peine
à concevoir de celte même manière, dans l’hypothèse neptunienne,
l’isolement des montagnes par nature de roches, et le
genre remarquable de groupement qu’elles affectent. Il résulte
de là que la probabilité semblerait pencher en faveur de l’origine
ignée.