
De Vhyalite.
L’hyalite se présente en Hongrie, comme partout ailleurs,
sous la forme de concrétions; elle est ordinairement vitreuse,
limpide; rarement elle est colorée en rougeâtre, et alors moins
transparente ; quelquefois elle est nacrée à la surface. La cassure
est conchoïde, d’un éclat vitreux, passant plus ou moins à
l’éclat résineux, ou plutôt à celui de l’empois desséche. La dureté
est assez forte, mais beaucoup moins que celle du quarz
hyalin qui raie facilement cette substance. La fragilité est très-
grande, et le moindre choc fait souvent sauter en petits éclats
les parties en apparence les plus homogènes. Exposee al action
du chalumeau, cette substance laisse dégager de l’eau, devient
opaque et nacrée, se fendille, se gonfle un peu, et s’écrase ensuite
sous les doigts avec la plus grande facilité,
toeatiié On trouve l’hyalite en Hongrie dans les fentes des roches de
ei gisement, • e]]e en tapisse les parois sous forme de croûte mamelonnée
plus ou moins épaisse. On en cite en un grand nombre
d’endroits, dont j’ai seulement visité quelques-uns. Il y en a à
Bohünicz, sur les pentes sud du groupe trachytique de Schem-
nitz, à Detwa, au pied méridional des montagnes d’Ostrosky,
dans le comitat de Zolyom. M. Townson en cite à Gyöngyös,
au pied méridional des montagnes de Matra ; on en cite aussi
à Remete et à Erdö Horvaty, dans le comitat de Zemplen, non
loin de Cservenicza, où se trouvent les opales- Dans toutes ces
localités,cette substance se trouve dans les fissures de diverses
variétés de trachyte ou de conglomérat de trachyte. On en indique
aussi à Königsberg et à Hlinih, dans le porphyre molaire;
mais je n’en ai vu aucune trace dans ces localités, et nulle
part je n’en ai trouvé dans cette espèce de roche. Enfin on en
indique aussi à Jaraba, près de Breszno, au pied méridional
des montagnes élevées qui séparent le comitat de Zolyom de
celui de Liptô; mais dans cette partie la roche dominante est le
micachiste, et la substance qu’on indique comme hyalite se
trouve dans les filons métalliques, ce qui n’est guère sa place-
On a également indiqué de l’hyalite à Bethler, dans les mines
de fer, et à Gb/nitz, dans les mines de cuivre; moi-même j’ai
observé une substance siliceuse , blanchâtre', en stalactites,
dans les mines de fer de Zele&rdch, tom. II, pag, 76; mais je ne
puis reconnaître l’hyalite dans ces substances, par la raison que
je n’y trouve aucun des caractères que j’ai indiques comme
distinctifs.
Cette substance, qui se trouve à la fois dans le trachyte en
place et dans les conglomérats, et toujours dans des fissures,
paraît être étrangère à la formation de ces roches , et il devient
infiniment probable qu’elle est entièrement due à des infiltrations
postérieures. On sait qu’elle se trouve également dans les
fissures des basaltes; mais je ne crois pas qu’il en existe ailleurs,
et il est fort remarquable qu’elle semble appartenir exclusivement
à ces terrains problématiques. Quant à sa nature, elle paraît
n’être autre chose: que de l’opale. Cette opinion a été celle
de plusieurs auteurs Allemands, et de Werner lui-même;
la plus forte preuve qu’on puisse apporter en sa faveur, c’est
qu’on trouve, au milieu même des filons d’opale, de petites
stalactites assez transparentes,, qui présentent exactement tous
les caractères de l’hyalite, et qui sont la continuation des parties
opalines, opaques, laiteuses ou irisées. Les échantillons que j’ai
rapportés de Cservenicza ne peuvent laisser aucun doute à cet
égard.