
substance dans leurs cavités, tandis que dans les basaltes compactes
qui se trouvent au-dessous , et où les cellules sont extrêmement
rares , souvent séparées les unes des autres par une
épaisseur conside'rable de roches compactes, il n’en est presque
aucune qui ne soit tapissée ou remplie d’arragonite.
Les basaltes scorioïdes s’altèrent, à ce| qu’il parait, bien plus
facilement que les basaltes compactes, ce qui tient sans doute
à leur porosité'', qui permet aux e'iémens destructeurs d agir par
un plus grand nombre de points à la fois. Ge qu’il y a de certain,
c’est que, quoique ces roches approchent plus de l’e'tat
vitreux que les autres basaltes, la surface des rochers qu elles
constituent est toujours très-alteree, qu’elles y sont réduites en
matière terreuse, rougeâtre ou jaune d’ocre, qui n’a plus aucune
solidité'. Cette décomposition se fait surtout remarquer
parmi les fragmens qui sont roules sur les flancs des montagnes,
et qui ont forme' des dépôts de terre rouge ou noire, souvent
très—propre à la végétation; il n est aucune butte basaltique un
peu étendue où l’on n’en rencontre des masses considérables.
Les plus remarquables, sous ce rapport, sont celles de Me’dve,
de Somlô, de Sàg, de Badatson et de Saint-Georges. Plusieurs
d’entre elles sont cultivées en vignes, qui paraissent y prospérer
plus particulièrement, et qui produisent toutes d’exeellens vins.
Les fragmens scoriacés qu’on rencontre au milieu de ces matières
terreuses, sont souvent aussi entièrement décomposés,
quoiqu’ils conservent toute leur structure, et on peut les tailler
au couteau comme un morceau d’argile. Quelquefois ces fragmens
décomposés conservent à peu près leur couleur naturelle
noire, mais le plus souvent ils deviennent rouge de brique ou
jaune d’ocre très - vif, ce qui annonce la grande quantité de fer
qu’ils renfernient,
Les basaltes scorioïdes appartiennent particulièrement aux Süoaiion d«
buttes basaltiques isolées ; c’est là qu’ils forment des masses ^ S « .0-
plus ou moins considérables, qui souvent terminent le sommet
des montagnes. Ils reposent alors sur les basaltes compactes,
comme on le voit dans les buttes de Somlô, de Saint-Georges,
de Badatson, etc.; mais il ne faudrait pas, de ces cas particuliers,
conclure au général; car il existe, même en Hongrie, des exemples
du contraire. La butte de Salgô est entièrement composée
à sa base de matières scoriacées, et ce n’est que vers le sommet
que le basalte compacte se présente; il se divise en assises horizontales,
qui semblent indiquer leur superposition aux roches
qu on trouve au pied de la montagne. Il paraît même qu’à Szus-
zanovecz, dans le Banat, il existe plusieurs alternatives de basaltes
compactes et poreux avec les matières scorioïdes.
Ces amas de matières scoriacées, considérées.en grand, of- structure
frent dans leur structure intérieure et dans la forme extérieure m“ !S'
des masses qu’elles constituent, plusieurs circonstances particulières.
Sous le rapport de la structure , ces dépôts ressemblent
souvent à des amas de.petits morceaux irréguliers de
scories de diverses variéte's, agglutinés entre eux sans ciment
apparent, comme s’ils avaient été réunis dans un moment où
ils se trouvaient à l’état pâteux ; des morceaux de scories très-
celluleuses sont enchâssés dans des masses plus compactes, ou
des morceaux compactes dans des masses celluleuses. Çà et là
on observe en grand, dans ces masses, ce que les scoriesoffrent
en petit; ce sont de grandes ondulations, des replis de toute
espèce, qui semblent annoncer une matière pâteuse roulant
sur elle-même, s’affaissant par son propre poids, telle enfin
qu’on l’observe dans les coulées volcaniques les mieux reconnues.
Souvent ces matières semblent avoir enveloppé dans
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