
che et de la Moravie *, et surtout celles que j’ai faites en Hongrie,
ne peuvent laisser aucun doute que ces dépôts sont recouverts
par une formation marine analogue, à celle des environs
de Paris. Des observations que j’ai faites il y a plusieurs
années sur les bords du Rhône, à Saint-Paul-Trois-Châteaux,
à Villeneuve-lès-Avignons, puis a Montpellier, à Marseille, etc.,
etc., m’ont démontré qu’ils y sont aussi recouverts par des depots
marins analogues. Ils sont encore recouverts par des depots
semblables, qu’on trouve près de Baldissero, dans le Piémont,
sur la route d’Ivre'e à Turin, et près de Turin même ; les
débris organiques, cite's depuis long-temps par Saussure à la
montagne de Supergue, sont aussi dans le même cas. De là, on
arrive dans les plaines de la Lombardie , et partout ce vaste
golfe est rempli de dépôts coquilliers qui reposent sur la molasse,
et qu’on observe surtout sur les flancs des hautes montagnes.
On peut les suivre presque sans interruption depuis
les environs de Crevacore où je les ai vus, jusqu’à l’extrémite’ la
plus méridionale de cette immense vallée,
nifficoiié acte» Après avoir jeté un coup d’oeil rapide sur l’étendue et la po-
s^ on de ces dépôts en général, je reviens aux circonstances
particulières qu’ils présentent en Hongrie. D’abord leur nature
est le plus souvent telle, qu’il serait impossible de reconnaître
dans leurs caractères extérieurs qu’ils appartiennent à cette espèce
de formation ; tantôt on les croirait beaucoup plus anciens,
* Les observations de M. Prévôt, qui a habité plusieurs années près de
Vienne, s’accordent parfaitement avec celles que j’ai recueillies en passant.
f^oyez le mémoire qu’il vient de publier dans le Journal de Physique; Paris .
1820.,
tantôt, au contraire, on serait porté à les ranger parmi les derniers
dépôts des alluvions modernes. En général, je crois que
pour les bien reconnaître en Hongrie, il faut avoir étudié toutes
les variations des dépôts analogues dans les contrées où leurs caractères
principaux se trouvent rapprochés sur un plus petit
espace; il faut avoir vu, en Suisse, les grès fins alterner avec
les conglomérats grossiers, pour ne pas trop donner d’importance
à la présence de l’un ou de l’autre ; il faut avoir v u , dans
le Salzburg, lés grès fins succéder aux conglomérats, présenter
une multitude de variations, se modifier successivement jusqu’à
devenir de véritables sables micacés, très-différens de la molasse
de Genève, qui constituent à eux'seuls des collines très-hautes
et très-étendues, pour ne pas être étonné de ne rencontrer
souvent que ces sables, qü’on pourrait confondre avec des dépôts
beaucoup plus récens. Il faut aussi avoir suivi ces grands
dépôts de sables, intimement liés avec la molasse proprement
dite et le nagelflue, depuis le Salzburg jusqu’aux environs de
Vienne, et de là jusque dans la Hongrie, pour reconnaître
qu’ils viennent s’appliquer quelquefois immédiatement sur les
grès houillers, se confondre même avec eux , et qu’il est nécessaire
de mettre beaucoup de circonspection, d’examiner les
faits en grand, pour ne pas se laisser tromper de manière à rapporter
à une seule époque deux dépôts si différens.
Prévenu de toutes les causes d’erreur, il n’est plus possible eamikts
de méconnaître en Hongrie les grands dépôts qui appartien- 8
nent à la formation de molasse et de nagelflue; dans quelques
parties , on y reconnaît les caractères des conglomérats calcaires,
des poudingues quarzeux, qui les rapprochent des dépôts
analogues de la Suisse ; et si dans les autres on ne rencontre
plus que des sables fins micacés ou des grès qui ressemblent à