
differentes roches sont plutôt accolées les unes aux autres que
superpose'es ou intercalées.
Il existe aussi des roches qui appartiennent bien réellement à
des époques de formations différentes e t souvent très-éioignées,
et que l’on réunit souvent en un même :groupe ou terrain ; mais
on se fonde alors sur ce que ces roches sont formées exactement
delà mêmemanière et dans les,mêmes circonstances, en
sorte que chacune d’elles annonce une répétition exacte du même
genre de formation, ;soit dans le même lieu, soit dans des lieux
différens. Tel est le cas du terrain de laves, qui se compose des
coulées :et des déjections qui ont eu lieu en différens temps ;
mais peut-être même sera-t-il un jour nécessaire de diviser cette
espèce dégroupé en plusieurs autres.
Il résulte de tous ces éclaircissemens, qu’un terrain est un assemblage
de roches qui peuvent présenter des caractères diffé-
rens, mais qui sont liées entré elles de manière à ne former
qu’un même tout ou un même système, qui appartient, ou à
une même époque de formation, ou à une série deformations
dépendantes les unes des autres et très-rapprochées, ou enfin
à une série de formations d’époques très-différentes , mais exactement
de même genre. C’est là l’idée la plus complète qu’on
doit se former d’un terrain, non-seulement lorsqu’il s’agit de la
composition minérale d’une contrée , mais même de la composition
générale de toute la surface terrestre. En effet, l’ensemble
des observations recueillies dans toutes les parties du globe
qui ont été visitées, nous; fait voir que les mêmes-espèces de-
roches se retrouvent très-fréquemment à la surface de la te rre ,
dans les parties même les plus éloignées les unes des autres,
et que partout elles conservent entre elles les mêmes relations.
Ainsi les mêmes groupes de roches, c’est-à -d ire, lesmêmes
terrains, se représentent dans une multitude de lieux
différens. Mais alors il arrive que, dans les diverses localités,
le même terrain se trouve plus ou moins: compliqué : ici tel
terrain renferme un certain nombre de roches- disposées d’une
certaine manière ; là, avec les roches précédentes-, il en renferme
une ou plusieurs autres intercalées ; ailleurs au contraire,
une ou plusieurs roches disparaissent, et il arrive même, dans
telles localités, que le terrain ne se trouve plus composé que
d ’une seule espèce de roche. En général, if est rare qu?une
même localité présente toutes les roches qu?un terrain-est susceptible
de renfermer : ce n’est qu’en étudiant les circonstances
que présentent les diverses parties du globe, qu’on parvient à
reconnaître toutes les espèces qui doivent être rapportées à un
même terrain , et de manière à pouvoir en présehter l’histoire
dans un ouvrage de géologie générale. C’est en cela que consistent
les principales difficultés de la science; c’est de là que résultent
la plupart des incertitudes que l’on y trouve si souvent
encore ; mais c’est aussi ce qui permet à chacun d ’y faire chaque
jour des découvertes.
D-après tous- les détails dans lesquels je viens d’entrer, on
doit maintenant concevoir que les roches sont les élémens, ou
plutôt les- espèces de là géologie; les terrains qu’elles composent
par leur réunion, suivant certaines relations, sont en quelque
sorte ici ce que les familles naturelles sont dans la botanique
et la zoologie. En effet, on peut dire en général que ce sont
autant de groupes, dans chacun desquels-se trouvent naturellement
associées un certain nombre de roches,, qui- existent ou
manquent toujours simultanément,, et à-tel point, que la présence
de l’une est un indice presque certain de l’existence des
autres. Ces fam ille s géologiques naturelles, dont l’existence