
est indépendante de toute hypothèse et de tout système, sont
en outre rassemblées avec ordre à la surfac e du globe;, elles sont
lie'es entre elles par des rapports constans de situation respective;
c’est-à-dire qu’en considérant une quelconque de ces familles, on
la trouve partoutplacée de la même manière par rapport à ton tes
les autres; et que jamais on ne recontre dans un lieu, au-dessous
d’un terrain déterminé, celui qu’ailleurs on avait observe au-
dessus. Cette constance de relation dans les terrains qui composent
la masse solide de nos continens, détermine une classi-
fica tio n naturelle qui, ne laissant rien a l’arbitraire des opinions,
force le géologue à adopter l’ordre même qu’a suivi la
nature en donnant l’existènce a ses productions.
Des considérations d’un autre genre déterminent aussi des
classes dans la série des familles géologiques , et c est meme par
établir ces classes, que les premiers observateurs ont commencé.
Il ne faut que parcourir attentivement quelque chaîne de hautes
montagnes, visiter leurs avant-postes et leurs sommités,
pour reconnaître qu’il existe des masses minérales qui ne renferment
aucun débris de corps organisés, aucun dépôt de matières
roulées. Tous les terrains qui sont dans ce- cas se suivent
souvent sans interruption, et semblent par conséquent appartenir
à une période de formation antérieure à l’existence des
corps organisés, et aux révolutions qui ont bouleversé notre
planète. Il en résulte une classe particulière de terrains qu’on
a nommés p r im itifs , parce qu’ils sont, par rapport à nous,-
comme les premiers membres de la création, les témoins de
toutes les catastrophes qui l’ont suivi.
Les terrains qui viennent a la suite de ce premier groupe ,
présentent un ordre de choses tout-à-fait différent. Des amas de
cailloux roulés et de sables, parmi lesquels on reconnaît des
portions des roches précédentes , annoncent les bouleverse-
mens qui ont eu lieu à la surface de la terre. Les débris organiques,
plus ou moins nombreux, attestent l’existence de végétaux
et des animaux avant la formation çle ces depots , qui
appartiennent par conséquent à des périodes de formations plus
nouvelles que les précédentes. Leur ensemble a forme jadis la
classe des terrains, secondaires ; mais des observations plus
exactes y ont fait établir ensuite des sous-divisions. Certaines
parties de cette grande période de formation, postérieure à la
création des êtres organisés, ont été long-temps regardées
comme appartenantes.à la période primitive avant qu’on y eût
découvert de véritables dépôts de matières de transport, plus ou
moins reconnaissables, et des masses de roches remplies de débris
organiques , intercalées avec diverses sortes de roches analogues
à celles de la classe précédente. Il en résulte une classe
particulière qui présente, en quelque sorte, les restes de la période
primitive, entremêlés avec les premiers depots de la période
secondaire. C’est cette classe de terrain qu’on désigna, à.
l’époque de la découverte, par l’épithète d’intermédiaire, par
la raison qu’on la trouva placée, dans la nature, entre la masse,
des terrains primitifs et celle des terrains qu’on avait toujours
reconnus jusqu’alors comme secondaires.
Plusieurs auteurs se sont bornés à ces trois classes; de, terrains,
primitifs, intermédiaires et secondaires, en ajoutant toutefois
une classe de terrains produits par le feu, qui méritent, en effet
d’être considérés à part. Mais quelques-uns ont divisé la masse
des terrains secondaires, et ont établi une classe de terrains
tertiaires. Cette distinction n’est pas encore généralement reçue
; mais il est de fait qu’elle peut être appuyée, ainsi que plusieurs
autres peut-être, sur des considérations assez impovtan