
Karlsbad, en Bohème, ainsi que dans des porphyres et des
sie'nites de beaucoup d’endroits diffërens.
Ces roches ne paraissent être que des variétés particulières
d’une autre roche, qui est extrêmement répandue aux environs
de Schemnitz, et au milieu de laquelle elles forment des couches
ou des amas particuliers , plus ou moins volumineux. Celle-
ci est extrêmement tendre, d’une couleur blanche-verdâtre,'et
d’un aspect terreux. Examinée à la loupe, elle parait être composée
de plusieurs substances différentes, réunies confusément,
qui toutes paraissent altérées, et forment une pâte , dans laquelle
sont disséminés des cristaux d’amphibole, de feldspath
et de mica. L’amphibole est tout-à-fait terreux , et il serait impossible
de le reconnaître, si on n’en trouvait quelquefois des
cristaux bien distincts ; le feldspath est presque toujours extrêmement
tendre, le plus souvent altéré, et plus ou moins décidément
à l’état de kaolin : il n’y a que le mica qui conserve
ordinairement toute sa fraîcheur.
On pourrait dans quelques"cas considérer ces roches comme
n’étant que les diverses variétés précédentes altérées, et dans
un état de décomposition plus ou moins avancée. Les passages
nombreux que l’on peut établir entre ces variétés et celles qui
conservent leur solidité et leur fraîcheur, sont, jusqu’à un eer-
point, favorables à cette opinion; mais ces roches sont en grande
masse, ce sont même les plus abondantes aux environs de Schemnitz
; et il faudrait admettre que la décomposition s’est effectuée
dans des montagnes entières, ce qui, sans être impossible, est
cependant assez difficile à comprendre. D’une autre part, ces
roches se trouvent en alternative avec d’autres qui ont conservé
toute leur solidité et toute leur fraîcheur, et on a peine
à concevoir comment la décomposition aurait agi sur les unes,
TERRAINS INTERMEDIAIRE. Sienite et Gmnstein porph. 8 5
Sans porter aussi son influence sur les autres. Enfin, il reste encore
à expliquer comment le mica serait resté intact, lorsque
tous les autres élémens auraient été altérés. J’avoue qu’en pareilles
circonstances , la décomposition me paraît une chose
très-extraordinaire, et que, si elle a eu lieu, la cause ne peut,
en aucune manière, être comparée à celle que nous voyons agir
ordinairement à la surface des roches : il faut qu’elle se soit
opérée au même moment dans toute la masse, et il semble que
dans chaque particule elle ait .toujours commencé par le centre.
Dans ce cas difficile, où nous sommes réduits à de pures conjectures,
je serais porté à croire que ces roches ont été immédiatement
formées comme nous les trouvons aujourd’hui, et
que le peu de dureté qu’elles présentent est le résultat du mélange
de la matière verte dont nous avons parlé, qui se trouve,
d’une part, disséminée dans le feldspath compacte, et paraît,
de l’autre, avoir été entraînée dans la cristallisation de l’amphibole,
et même dans celle du feldspath lamelleux. Cette opinion
est fondée sur ce que nous connaissons dans les cristallisations
artificielles. J ’ai fait voir, dans un travail particulier * ,
qu’une substance déterminée peut entraîner dans sa cristallisation
une très-grande quantité d’une autre matière, de la nature
de laquelle elle doit alors nécessairement participer ; j’ajouterai
ici que j’ai reconnu depuis que le centre des cristaux est toujours,
dans ce cas, plus mélangé que la surface.
Quoi qu’il en soit, comme Ces sortes de roches sont extrêmement
répandues autour de Schemnitz, et que nous aurons souvent
occasion d’en parler, elles nous paraissent mériter d’être
distinguées, spécialement. Nous les désignerons sous le nom de
î Journal des Mines 1817, i" c livraison, page i .