
ment fendillée, devient légèrement spongieuse, et offre un passage
à la ponce ; il en résulte une espèce de pâte plus ou moins
abondante, dont la couleur varie du rouge de chair au gris - de-
cendre , et dans laquelle les globules se trouvent enveloppe's.
On y découvre à la loupe unemultitude de petites cellules extrêmement
étroites, allongeas et contournées irrégulièrement, qui
ordinairement sont toutes parallèles lorsqu’on considère une
surface de peu d’étendue ; mais il arrive souvent qu’à quelques
pieds plus loin, dans la même masse, ces cellules prennent toutes
en même temps une autre direction. Dans cette sorte de modification
, les cristaux de feldspath vitreux se montrent plus
fréquemment que dans les autres, et les globules de perlite deviennent
plus compactes.
Dans quelques circonstances, les roches se composent, soit
en grand, soit en petit, d’une multitude de couches, dont les
unes présentent des globules bien distincts, assez gros, et dont
les autres sont formées de globules très-petits, tellement agglomérés
entreeux, que leur réunion donne lieu à une masse presque
homogène. En grand, ces couches placées horizontalement,
se distinguent parfaitement dans les escarpemens des montagnes ,
et on peut quelquefois les suivre de l’oeil sur une étendue plus
ou moins considérable, tome II, page 221 ; mais en les examinant
de plus près, on voit que chacune d’elles se compose encore
de couches plus minces, dont le nombre est quelquefois
très-grand, et qui sont alternativement noires ou gris rougeâtres.
Ce sont ces petites couches que l’on distingue sur les échantillons
de roches que l’on peut récolter ; elles sont souvent fortement
contournées en zigzags plus ou moins prononcés, et
quelquefois tout-à-fait repliées les unes sur les autres ; il en résulte
des masses rubannées ou panachées de diverses manières;
Mais ce qu’il y a de plus remarquable lorsqu’on examine ces
modifications particulières dans tous les accidens qu’elles présentent
, c’est qu’on voit la matière passer de l’état globulaire
testacé à l’état compacte, de l’état vitreux à l’état vitro-lithoïde,
et devenir enfin tout-à-fait pierreuse. Il en résulte souvent des
masses pierreuses , assez étendues , qu’il serait impossible de
prendre pour du perlite, si on ne les voyait dans les montagnes
se rattacher immédiatement à cette roche, et y passer par toutes
les nuances imaginables. Ce sont ces variétés que nous avons
désignées en général sous le nom de perlite lithoïde en masse.
Si on voit évidemment dans la nature, par la disposition que
je viens d’indiquer, le passage immédiat du perlite à des masses
tout-à-fait pierreuses, on peut l’observer aussi minéralogiquement
dans les collections. Lorsqu’on examine attentivement les
perlites testacés les plus purs, on reconnaît toujours çà et là
dans leur masse quelques globules qui, en conservant à l’extérieur
les caractères de ceux qui les avoisinent, présentent à l’intérieur
un éclat vitro-lithoïde, une texture compacte, et l’apparence
générale d’une terre cuite grisâtre ou rougeâtre. E n partant
de cette première indication, on voit le nombre des globules
lithoïdes augmenter successivement; bientôt les roches
en présentent autant que de globules vitreux ; ces derniers deviennent
ensuite rares : ils ne se montrent plus que çà et là dans
les masses, qui offrent alors des roches globulaires tout-à-fait
pierreuses, et une multitude de modifications dont nous parlerons
dans la suite.
Il ne nous reste plus qu’à parler du passage du perlite testacé
au perlite compacte, à pièces séparées, grossièrement sphéroï-
dales. On voit, comme nous l’avons déjà remarqué, les globules,
en conservant leur nature vitreuse , perdre successivement
Passage aux
variétés
lithoïdes.