
qui offrent par leur figure une circonstance assez remarquable
dans ces sortes de terrains, et d’autant plus importante à faire
connaître, qu’elle ne peut manquer d’induire en erreur au premier
moment. Toutes ces montagnes sont de forme conique, et
toutes les pointes qu’elles présentent sont isolées les unes des
autres, de sorte qu’en les apercevant de loin, on ne peut les
distinguer des masses d’origine ignée, si fréquentes dans toutes
les parties de la Hongrie, et dont il existe d’ailleurs quelques-
unes à très-peu de distance sur les bords du Danube. Gette
forme trompeuse, très-e'loigne'e de la physionomie générale que
présentent ordinairement les montagnes calcaires, parait être due
à la facilité avec laquelle ces roches magnésiennes se désagrègent
et tombent en poussière à l’air. La surface des montagnes
se détruit successivement ; les saillies qu’elles présentent s’arrondissent,
et l’espèce de sable qui en résulte s’accumule à leur
pied, en formant des talus plus ou moins inclinés. Mais il s’est
établi à la longue une sorte d’équilibre entre l’adhérence mutuelle
, le frottement des particules matérielles, et l’action de
la gravité ; en sorte que la forme de ces montagnes , même dans
les parties meubles, ne peut plus aujourd’hui se modifier.
Je ces Toutes ces montagnes coniques sont groupées les unes à côté
des autres, et il en résulte une massé assez considérable, qui
s’étend dans tout l’espace angulaire que déterminent, entre
Bude et Gran, les deux directions du Danube. Cette masse se
prolonge à l’ouest jusqu’aux crêtes qui forment les limites entre
le bassin des plaines de Raab et celui de la contrée de Bude;
elle s’étend ensuite vers le sud-ouest d’une manière plus ou
moins continue, dans le comitat de Stuhlweissenburg, vers
Môr, Bodajk, Palota, et dans le comitat de Veszprim, d’où
elle va rejoindre] les bords du lac Balaton ; les sommets les
plus élevés se trouvent à environ 600 ou 700 mètres, et tel est,
par exemple, le Pilisbergj entre Bude et Grau. Ces calcaires
enveloppent en quelque sorte les groupes de montagnes, assez
élevées, de Dotis et de Bakony, qui présentent des calcaires
d’une autre nature. '
On peut aussi regarder peut-être comme appartenant à une
même formation les calcaires magnésifères. qu’on rencontre au
bord de la Gran, sur la route de Neusohl à Tot-Lipcse. Il serait
possible que ces calcaires, sur lesquels je n’ai fait aucune observation
particulière , parce que étant isolés, et en tres-petite
masse, ils ne m’avaient pas frappés, comme l’ont fait depuis les
Calcaires de Bude, etc., se trouvassent appuyés sur ces grès
particuliers que j’ai cités dans cette partie, et qui se distinguent
des grès à ciment siliceux, avec lesquels ils se lient, par leur
nature plus terreuse, et par la présence des veines de gypse fibreux,
tome 1er, pages 443 et 471.*Je soupçonne aussi, d’après
les échantillons que j’ai eu l’occasion de voir, qu’une grande
partie des calcaires qui constituent les montagnes du comitat
de Torna , celles où se trouvent les cavernes d’Agtelek , de
Szilitze, etc., appartiennent encore à la même formation. Tous
ces doutes présentent autant de sujets de recherches aux naturalistes
hongrais.
Ces calcaires, par suite de la magnésie qu’ils renferment, font v.
une très-lente effervescence avec les acides, où ils se dissolvent
à la longue. La quantité de magnésie qu’ils contiennent varie de
5 à 15 pour 100 dans les variétés compactes ; mais elle est plus
considérable dans les variétés subsaccaroïdes, probablement
parce qu’en vertu de leur nature plus cristalline , elles sont généralement
plus pures. Ces variétés subsacearoïdes présentent
en effet tous les caractères extérieurs du carbonate de chaux et
niélcs dé ces
calcaires«-.