
Tels sont les faits que l’on peut rassembler en faveur de l’opinion
d’une origine ignée. Cherchons maintenant a discuter la
valeur réelle de chacun d’eux.
Discussions des 1° L’association des deux terrains est, sans doute, fort re-
Degri marquable, et si l’on ne trouvait, comme dans une grande par-
tie de l’Amérique équatoriale et dans plusieurs points de la
S ' 1“ Hongrie, que les grünstein compactes, simples ou porphyri-
ques, de couleur noire, et les trachytes, on serait peut-être
tenté de les réunir dans une même formation, en se fondant
sur les petits rapprochemens qui existent entre eux ; mais dès
l’instant qu’on aperçoit, comme à Schemnitz, des couches subordonnées
de micaschiste, de quarz, de calcaire , qui se trouvent
dans l’un des terrains, et ne se sont jamais présentes dans
l’autre, en quelque lieu de la terre qu’on ait pu l’étudier, il
faut nécessairement les distinguer avant meme de songer, en
aucune manière, à rechercher leur origine. Ainsi, quelle que
soit l’importance qu’on attribue à la pre'sence du feldspath vitreux
et du pyroxène, il n’en demeure pas moins constant que
les deux terrains sont éminemment distincts par leurs situations
et leurs compositions relatives.
Degré 2° Le feldspath vitreux ( dans le sens qu’on doit attacher à
ia feldspath cette expression ) n’a jamais ete trouve que dans les rocnes-
d’une origine ignée ; mais il est très-important de remarquer
qu’à Schemnitz je ne l’ai jamais observé dans les travaux souterrains
ni dans la masse même des montagnes de sienite et
gtiinstein porphyrique; il n’existe que dans les grünstein terreux
les plus extérieurs et très-rapprochés des véritables trachytes,
qui leur sont superposés. Or, il est clair que les masses-
de trachyte, à l’instant où elles se sont répandues sur les terrains
préexistans, ont dù nécessairement altérer les roches-
TERRAINS INTERMEDIARES. Sienite et Grünstein porph. 131
qu’elles ont rencontrées j et la fragilité du feldspath, la légère
porosité de la pâte qui le renferme, peuvent être le résultat de
cette action.
Quant au feldspath vitreux des roches qui encaissent le filon
de Yillalpando, il est à remarquer que M. de Humboldt dit
expressément que ces roches appartiennent aux masses les plus
récentes, de sorte que ce sont de véritables trachytes. Ces dépôts
métallifères n’appartiennent donc plus à la formation de
siénite et grünstein porphyrique, et ils me paraissent tout-à-
fait identiques avec les dépôts de Königsberg, Telkebânya,
etc., en Hongrie, qui se trouvent dans les parties les plus modernes
de la formation de trachyte, et dont je traiterai spécialement
par la suite. Je ferai seulement remarquer que les dépôts
de Villalpando * et de Königsberg ont entre eux cette analogie
frappante, qu’ils sont remplis de limon argileux, dans lequel
sont disséminées des parcelles de minerai ; circonstance qui ne
se présente pas dans les filons qui traversent les siénites et grünstein
porphyriques.
Ainsi le feldspath vitreux se présente dans des circonstances
qui ne permettent d’en tirer aucun argument contre l’opinion
à laquelle on doit être conduit par les caractères les plus mar-
quans que l’on observe dans le terrain de siénite et grünstein
porphyrique.
3° Relativement au pyroxène, il est tout-à-fait semblable, à
Schemnitz, dans les deux terrains, et il présente réellement,
dans l ’un comme dans l’autre, les mêmes caractères que dans
les produits volcaniques les mieux connus. Cette circonstance
Deg ré
d’impoiiance
du pyroxène.'
Essai politique , tom. 3 ^ pag. 34qv