
dier de faire remarquer que s’ils s’éloignent beaucoup des calcaires
de Bude par les débris organiques qu’ils renferment, ils
se rapprochent d’autant plus des sables coquilliers que nous
avons déjà vus au pied des montagnes de Bakonÿ ét sur les
bords du marais de Sâg. Une autre analogie qui n’échappera à
personne, c’est que ces dépôts se trouvent précisément dans la
même plaine, les uns à la partie occidentale, les autres à la partie
orientale; de sorte qu’on peut soupçonner qu’ils se continuent
dans toute l’étendue de cette plaine, et qu’ils ont été
formés sous les mêmes eaux et à la même époque. D’après toutes
ces observations, je ne suis pas éloigné de croire que les
grands dépôts calcaires, qui forment des collines assez élevées
au bord du lac de Neusiedel, sont, aussi bien que les sables
coquilliers des autres parties des plaines de Raab, postérieurs
à la formation des calcaires de la contrée de Bude. Il est très-
possible que ces dépôts ne soient que les prolongemens de ceux
qu’on trouve auprès de Vienne, qui viennent d’être si bien
décrits par M. Prévôt *. On reconnaît en effet, de part et d’autre
, quelques espèces de coquilles assez semblables, et de plus,
il est à remarquer que les sables coquilliers de Vienne, lom. I,
pages 198 à 205 , se prolongent au pied occidental des montagnes
de Lajtha, et qu’en partant de là, soit par Mannersdorf,
soit par Wimpassing, on les poursuit sans discontinuité jusqu’au
bord du lac de Neusiedel. Si ces considérations générales se
soutiennent dans un examen plus détaillé, il sera vrai de dire
que ces dépôts sont comparables à ceux des plaines de la Lombardie
, puisque, d’après le travail de M. Prévôt, il existe à
Vienne un grand nombre d’espèces de coquilles identiquement
* T'oyez Journal de Physique. Paris, 1820,
semblables à celles que M. Brochi a décrites dans sa Conchyliologie
subapennine, et que moi-même j’ai observe dans les
sables coquilliers des montagnes de Bakony plusieurs especes
fossiles, qui ont aussi des rapports de même genre. J’observerai
cependant, pour ne pas trop me prononcer ici relativement aux
collines de (Edenburg, que les calcaires qu’on y trouve ne présentent
nullement les caractères extérieurs des dépôts des plaines
deVienne, et que parmi les coquilles, il n’en est qu’un petit
nombre, à ma connaissance, qui soient comparables de part et
d’autre. La masse des calcaires de (Edenburg est assez semblable
à celle des calcaires grossiers des environs dé Paris, ou, pour
faire une comparaison encore plus exacte, aux calcaires des
Cléons, près Nantes, tandis que dans la partie des plaines de
Vienne, décrite par M. Prévôt, on ne trouve que des calcaires
argilo-sableux, plus ou moins terreux, remplis de mica, et qui
ont même^par leurs caractères empyriques, beaucoup de rapports
avec les dépôts au milieu desquels se trouvent les fossiles
de la Lombardie. Ces dépôts des plaines de Vienne sont peut-
être appuyés sur ceux qu’on trouve plus au nord dans les plaines
de Moravie, tome II, page 566, et qui ont beaucoup plus
d’analogie avec les calcaires grossiers parisiens qu’avec tout autre
; on pourrait aussi penser que ce sont ces dépôts qui se prolongent
vers le lac de Neusiedel. C’est aux observations futures
à déterminer positivement tous ces rapports, sur lesquels nous
ne pouvons avoir ici que des soupçons.
C’est peut-être aussi à une des formations que nous venons de
décrire qu’il faut rapporter les dépôts coquilliers que nous avons
observés près de Lipcse, dans la contrée de Neusohl. Ce sont
des sables qui renferment des cailloux roulés de calcaire gris ou
noir, et une grande quantité de nummulites avec des fragmens
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Sables à
nummulites»