
certains tufs formés de scories et de ponces *. M. Ramond et
M. Cordier ont admis la même opinion , et M. de Rucli a cité
un conglomérat particulier sur lequel repose une roche por-
phyrique analogue à celles qui composent toute cette contrée
**. Mais ces circonstances, qu’on s’est contenté de citer
sans en décrire les particularités, sans les discuter, me paraissent
mériter un examen particulier avant d’être adoptés définitivement.
Je ne veux pas en nier la possibilité; mais je n ai
pu les reconnaître dans mon voyage en Auvergne ; et quant à
la citation de M. de Buch, que l’on regarde comme venant à
l’appui de cette opinion, je ferai remarquer que ce savant géologue,
dont j’apprécie beaucoup les travaux, a positivement distingué
les conglomérats du Querail, qu’il a observes sous des
roches porphyriques, de ceux que M.'Weiss avait reconnues au
Cantal *** : o r, ceux-ci sont positivement ceux que je nomme
conglomérats trachytiques. Pendant mon voyage en Auvergne,
où j’avais commencé à distinguer les conglomérats trachytiques,
j’ai reconnu positivement, soit dans les monts Dor, soit dans
le Cantal, que ceux qui se rapprochent le plus des montagnes de
trachyte en place, sont les plus grossiers ; ils renferment des frag-
mens bien distincts de ces roches,ce qui prouve assez clairement
qu’ils sont postérieurs. Les conglomérats fins ne forment que
des collines très-basses, ou bien remplissent le fond des vallées
où ils s’étendent souvent à de grandes distances. Ils renferment
des bois opalisés comme dans tous les autres dépôts trachytiques
connus, et la présence de ces débris organiques me paraît
* Essai-sur la théorie des'volcans d’Auvergne^ i f y ** G-èognosüscfre'Beobàchtùngen, tom.Il, pag. 295,
*** Veber den Trapp Vorphir, pag. i 4.
T E R R A IN T R A C H Y T IQ U E . Comparaison des divers lieux. 535
incompatible avec l’idée qu’ils sont inférieurs au trachyte. D’après
tous ces details, je ne puis croire l’opinion de M. de Mont-
lozier fondée; il serait d’ailleurs bien singulier que, d’après des
rapports aussi nombreux entre l’Auvergne et toutes les autres
localités connues par les dépôts trachytiques, il s’y présentât
des circonstances si éloignées de toutes celles qui ont été observées.
Je pense qu’il y a ici quelques erreurs dans les observations,
et je crois en apercevoir la cause dans la confusion qu’on
a faite de diverses roches sous le même nom ou dans la même
foi malion. En effet , on a confondu sous le même nom le tra-
efiy te proprement dit et les laves feldspathiques qui recouvrent
les flancs des montagnes; on a , par conséquent, réuni ces deux
depots dans la meme formation , et, on y a même joint le ba-
salte. D’après-cela, il était impossible qu’on ne commît pas l’erreur
que je crois reconnaître ici ; car les laves feldspathiques et
le basalte reposent en plusieurs points sur les conglomérats trachytiques
et ponceux, comme je l’ai observé dans les monts
Dor et dans le Cantal, et comme cela a lieu également en Hongrie.
La présence des minerais d’or, dans le terrain trachytique,
n’est pas encore un fait particulier à la Hongrie. Les filons aurifères
de Vilalpondo, au Mexique, qui ont été observés par
M. de Humboldt, traversent les roches trachytiques *; et la
manière même dont ils sont remplis par des substances terreuses,
où se trouve disséminée une grande quantité d’or, leur
donne la plus grande analogie avec les dépôts aurifères de Königsberg
et de Telkebanya, en Hongrie. Le fait même recueilli
par Fichtel, dans les archives de Kaschau, sur l’exploitation
Minerais d’on-
* Essai politique, tom. III, pag. 3 2 8 ,34g et 58y ,