
sont abondans , ils reposent évidemment sur les calcaires schis-
toïdes ou à structure entrelacée, qui constituent les montagnes
sur la gauche de la Gran. Ils présentent diverses varie'te's par
la grosseur des grains qui les composent ; tantôt ce sont de gros
grains de quarz hyalin accumules les uns sur les autres, et formant
une roche très-solide, quoique le plus souvent on n’aperçoive
aucun ciment; tantôt, au contraire, les grains sont fins,
et quelquefois au point qu’il en resuite des roches presque homogènes,
qu’il serait assez facile de confondre avec le quarz
compacte, si on n’était guidé dans son opinion par les cailloux
roulés évidens qu’on rencontre çà et là. Dans l’une comme dans
l’autre de ces variétés, on trouve des grains de feldspath décomposé,
plus ou moins nombreux : les variétés fines renferment
en outre des parcelles de mica, disséminées çà et là, et
toujours extrêmement petites. La couleur dominante de ces roches
est le rougeâtre et le rouge de brique, mais il y en a aussi
de blanches ; et souvent ces couleurs sont mélangées par bandes,
par zones, ou en dessins irréguliers. Il paraît que la couleur
rouge est due à une matière argileuse et ferrugineuse, dont
la masse est çà et là plus ou moins pénétrée, et qui quelquefois
se trouve aussi isolée, formant des amas ou même des couches
au milieu des débris purement quarzeux. Lorsque cette matière
est assez abondante, le grès perd beaucoup de cette solidité
qu’il présente ordinairement lorsqu’il est pur.
Prolongeront On retrouve des grès analogues à ceux que nous venons de
tibefhen.,e” décrire en allant de Neusohl à Lipese, sur la rive droite delà
Gran, et il en existe d’autres qui appartiennent peut-être à la
même époque, sur la rive gauche » au pied des montagnes de
calcaire schisteux qui se trouvent dans cette partie. Ces derniers
présentent sensiblement les mêmes caractères minéralogiques
dans la plus grande partie de leur masse, et ils paraissent se
rattacher aux grès qui forment les montagnes de Libethen,
tome Ier, pages 459 e t4 7 0 ;’de sorte que ceux-ci sembleraient
appartenir au même dépôt, avec cette seule différence
que le calcaire schisteux manquant dans cette partie, ils se
trouveraient immédiatement sur la grauwacke.
Il existe aussi à Brnszno, sur la gauche de la Gran, et plus ca« pim
». .? _ _ terreux et peut- haut, sur la droite, vers Lopey, des grès de couleur rouge, tu e pins
, ’ . r , 7 , i , • moderne«.' generalement plus terreux que les prececlens, souvent schis-
toïdes, et qui servent de pierre à aiguiser, comme nos grès de
Lorraine, auxquels ils ressemblent considérablement. Ces grès
paraissent aussi faire suite à ceux que nous venons de décrire,
et n’en être séparés par aucune roche; mais ils se trouvent à là
partie supérieure, constituent les dernières collines au fond de
la vallée, et ne sont recouverts par rien. D’un autre côté, outre
la circonstance d’être plus mélangés de parties terreuses que les
précédens, ils renferment, suivant l’observation de M. Zipser,
des veines de gypse fibreux, dont je n’ai vu aucune trace dans
les autres grès. Tous ces caractères réunis pourraient faire soupçonner
qu’ils appartiennent à une époque de formation plus
moderne, et la présence du gypse surtout pourrait porter à les
comparer aux grès que les Allemands désignent sous le nom de
Bunter Sandstein ( grès bigarré), dont laThuringe nous offre
de grands exemples. Il n’y aurait sans doute rien d’étonnant à
ce qu’une masse de grès assez modernes se trouvât appliquée
immédiatement sur de plus anciens, et fut, en quelque sorte,
mélangée avec eux au point de contact. Nous verrons, dans la
Hongrie même, un exemple d’une semblable circonstance entre
le grès houiller et la molasse; mais je me garderai bien de
prendre ici un parti sur une question dont je ne possède pas