
j’ai observe' distinctement, en les examinant à une vive lumière
dans les esquilles minces et avec une forte loupe, une grande
quantité de très-petits cristaux de feldspath, entre lesquels la
poussière noire se trouve loge'e, et il n’y a guère que les basaltes
du Calvarienberg de Schemnitz dans lesquels on ait quelque
peine à de'couvrir ce caractère. Mais si tout conduit à reconnaître
que les basaltes de Hongrie sont, comme ceux de toute
autre contre'e, des roches re'ellement composées 5 si l’on est
assez fonde' à penser que la base essentielle est le feldspath,
rien ne peut faire prendre une opinion détenninée sur la nature
de la matière qui colore la masse. On peut la rapporter, avec
autant de raison, au fer oxydulé ou à l’amphibole qu’au py-
roxène, parce que ces trois substances se trouvent e'galement
disse'minées en cristaux reconnaissables dans ces roches.
Modifications Les basaltes noirs,-ou quelquefois gris-bleuâtres, sensibledu
basalte. * ^ ment homogènes lorsqu on ne les examine qu a 1 oeil n u , sont
ceux qu’on trouve le plus fréquemment dans la Hongrie. Ils
pre'sentent encore un assez grand nombre de varie'te's que l’oeil
peut facilement saisir, mais dont il est bien difficile de rendre
compte, parce que les différences tiennent à des modifications
de cassure et d’e'clat, aux teintes de couleur, et à un faciès général
qu’on ne saurait exprimer, et qui est tel cependant, que
je distingue toujours, dans les collections que j’ai rapportées de
Hongrie, les basaltes des diverses localités que j’ai visite'es. Il en
est qui ont quelque chose de plus ou moins vitreux, d’autres
sont mats dans la cassure, et quelques-uns ont un e'clat terreux.
Dans les premiers, on peut distinguer ceux dont la cassure est
largement conchoïdale ou unie, comme dans les basaltes compactes
de Somôs-K.ô, de Salgo, de plusieurs buttes de la contrée
de Balaton 3 et ceux dont la cassure est inégale, offrant
quelquefois des indices de pièces séparées grenues, comme les
basaltes du Calvarienberg de Schemnitz. Ces derniers sont très-
tenaces, très-difficiles à casser régulièrement ; les autres , au
contraire, se cassent assez facilement et àussi régulièrement
qu’on le désire. Les basaltes ternes3 ou d’un éclat terreux, ont
ordinairement la cassure unie, à moins qu’ils ne renferment
quelques substances cristallines disséminées, qui en interrompent
la continuité, ou qu’ils ne soient un peu altérés par leur
exposition h l’air.
Les basaltes compactes que i’ai observés en Hongrie renfer- *’*■
ment plusieurs substances disséminées , qu’on ne rencontre pas
aussi abondamment dans les autres variétés de ces roches, où
d ailleurs elles présentent ordinairement des caractères diffé-
rens. Le fe ld sp a th s’y trouve souvent en petits cristaux minces-, cn'Sâus.
qui se distinguent surtout par leur éclat dans les variétés d’un
noir mat 3 il y a peu de basaltes qui en soient privés 3 mais ces
cristaux sont le plus souvent si petits, qu’on n’y fait au premier
moment aucune attention, et qu’on ne les distingue bien qu’avec-
la loupe, ou dans les parties un peu altérées, où ces cristaux se
trouvent à l’état de kaolin. Cependant, dans quelques localités,
ces cristaux atteignent une demi-ligne ou une ligne de diamètre3
mais il arrive encore qu’on ne distingue pas leur nature au pre^-
mier instant, parce qu’étant très-trànsparens, ils laissent apercevoir
à travers leur masse la teinte noire de la roche qui les
renferme, qu’on les croit alors de couleur noire, et que par
suite , on les prend pour de l’amphibole ou du pyroxène. Telle
est, par exemple, la circonstance qu’on observe dans les' basaltes
de Kieshübel, près de Schemnitz. Mais le feldspath se Feispaiven
présente en Hongrie au milieu des basaltes d’une manière plus
évidente 3 il se trouve en nids qui ont jusqu’à la grosseur d’une