
qu’aucun des naturalistes qui ont visite les lieux ne peut y de
bonne foi, mettre eh doute ; lés circonstances sont même telles,
qu’on doit rester convaincu à leur simple description. Le plus
bel exemple de ces courans basaltiques est, sans contredit, dans
toute l’Europe, celui de Montpezat, dans le Vivarais. Le basalte,
parfaitement identique dans tous ses caractères avec les basaltes
les mieux reconnus, divisé en colonnes prismatiques, Occupe le
fond de la valle'e actuelle, et repose sur les cailloux roules qui
se trouvaient au fond de l’ancien ruisseau. Souvent on reconnaît
à la base de ces masses basaltiques, à leur jonction avec le
sol, quelques cavités irrégulières en forme de voûtes, dont les
parois sont tout de'chiquétées, et qui semblent indiquer que la
matière à l’e'tat de fusion est venue se précipiter sur des flaques,
d’eau qu’elle a re'duites subitement en vapeurs, dont l’effet a
été de produire un soulèvement à l’endroit où elles se sont dégagées.
Mais ce n’est pas to u t, cette circonstance de position
au fond d’une vallée, quoique très-frappante en.elle-même, et
rappelant singulièrement les côurans de laves dont les époques,
sont parfaitement connues, se lie avec d’autres .qui lui donnent
une nouvelle importance. En effet, en remontant la vallée, en
suivant la masse basaltique, on arrive à une montagne isolée,
de forme conique, dont les flancs sont couverts de scories en
boules et en larmes, dé scories torses, aussi fraîches, aussi distinctes
que pelles qui .couvrent les pentes des volcans actifs. Le
courant..basaltique se cache sous ces débris,, et on ne voit plus
immédiatement d’où il sort; mais en gravissant au sommet de
la m o n tag n eo n trouve les. restes d’un cratère parfaitement
distinct.
- Ces faits sont trop clairs pour laisser là moindre incertitude;,
rien ne peut en affaiblir la valeur,, et il faut admettre que ces.
basaltes sont d’origine ignée, ou nier toutes les observatious
géologiques.
Résumons, avant d’aller plus loin, les faits qni nous conduisent
ici ; ce sont :
1° La position au fond d’une vallée , et par conséquent la
forme étroite et allongée de la masse.
2° La superposition à des cailloux roulés, et les petites excavations
à parois scorifiées qu’on trouve à la jonction.
3° La présence des scories sous lesquelles la masse basaltique
vient se cacher.
4° La présence d’une montagne conique formée de scories ,
et dont le sommet présente les restes incontestables d’un cratère*
■ En partant de ces faits, il devient presque impossible de ne
pas attribuer aussi une origine ignée à la plupart des dépôts basaltiques
qui sé présentent en tant de lieux difïerens à la surface
du globe* Après les basaltes évidemment en coulées , on en
trouve d’autres qui présentent des analogies si frappantes, soit
dans leur position, soit dans les circonstances accidentelles,
qu’on ne peut s’empêcher de reconnaître, sinon une certitude
d’origine ignée, au moins une probabilité extrêmement élevée.
On parvient ensuite à des dépôts de divers autres genres, dans
lesquels il manque plusieurs des circonstances essentielles qu’on
avait d’abord observées, mais qui en offrent encore un assez
grand nombre pour établir des comparaisons très-fondées. Enfin,
on arrive, par des gradations successives, jusqu’aux dépôts
basaltiques les,moins caractérisés, et sur l’origine desquels on
ne peut plus avoir, en quelque sorte, que des opinions, dont la
nature dépend des impressions que l’on a reçues par les dépôts,
qu’on a précédemment étudiés*