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de Calschiste. C’est probablement la même espèce de roche que
quelques auteurs allemands ont de'signe'e sous le nom de Kalk-
schiefer: elle ine'rite en effet d’être distinguée, d’une part, en
ce que ses caractères sont parfaitement tranches, qu’elle constitue
de grandes masses, et qu’elle se trouve dans un grand
nombre de lieux; d’une autre, parce que, suivant toutes les
données qu’on peut avoir en ce moment, elle se trouve dans
une position particulière, entre la grauwacke proprement dite,
et les masses calcaires, où toutes traces de grauwacke ont disparu.
Elle ne peut être confondue, sous aucun rapport, avec
les calcaires micace's ordinaires, qui forment des masses’ distinctes,
plus ou moins mélangées de mica dispersé inégalement.
Les plus beaux exemples que j’aie eu l’occasion de voir de
ces roches en Hongrie, se trouvent dans les montagnes de
Neusohl, sur la rive gauche de la Gran, et dans celles de Poj-
nik , qui ne sont que le prolongement des premières ; tout indique
qu’on les rencontre encore sur la droite de la Gran, au-
delà de Bruzno ; et à Tiszolcz, ils constituent la masse de Hra-
dova et les montagnes qui en sont le prolongement. C’est aussi?
à ce qu’il paraît, la roche qui constitue plusieurs montagnes
dans la grande vallée de Liptô ; et enfin, c’est à elle que doivent
être rapportées, suivant les échantillons que j’ai pu voir,
les montagnes qui se trouvent sur la limite du Marmaros et de
la Bukovine, et au milieu desquelles on rencontre les cristaux
de quarz connus depuis long-temps sous le nom de diamans du
Marmaros. Fichtel en indique d’absolument semblables à Ge-
lenze, au pied du passage d’Ojtoz, en Transylvanie. Probablement
cette roche couvre un espace encore plus étendu que je
ne puis l’indiquer ici, et constitue plusieurs des montagnes que
j’ai seulement désignées sous le nom de montagnes calcaires,
TERRAINS INTERMÉDIAIRES. Grauwacke et Calcaire. 145
d ’après le trop petit nombre de renseignemens que j’ai pu me
procurer.
En étudiant ces roches sur place, on y reconnaît un assez
grand nombre de variétés. Les couleurs qu’elles affectent sont
assez généralement le gris et le noirâtre, quelquefois le verdâtre,
le brun de tombac, et rarement le rouge d’ocre, mélangé
de gris ou de vert, ou enfin de jaunâtre. Dans certains points,
les feuillets de calcaire et de grauwacke schisteuse sont l’un et
l’autre parfaitement distincts, à peu près de même épaisseur,
parfaitement plans '• la roche se divise et se sous — divise alors
dans l’épaisseur des feuillets de mica ; quelquefois elle se casse
en outre dans divers sens, et donne des fragmens rhomboïdaux,
précisément comme certaines variétés de schiste argileux et de
grauwacke schisteuse un peu serrés. Dans d’autres parties, le
ealcaire est la substance la plus abondante, et le mica ne se présente
plus que comme un vernis entre les feuillets ; quelquefois
même le mica n’est plus du tout distinct, et les feuillets calcaires
ne sont séparés que par un enduit terreux : ailleurs, c’est
au contraire le calcaire qui disparait en partie , et la grauwacke
schisteuse reste presque seule; elle est alors extrêmement fine,
et il arrive même qu’on n’y reconnaît qu’une matière terreuse,
plus ou moins solide, qui souvent fait effervescence avec les
acides ,• et qui présente des couleurs diverses, suivant les différais
lieux. Quelquefois, comme, par exemple, à la montagne
de Hradova, au-dessus de Tiszolcz, tome II , page 6 2 , cette
matière renferme des boules qui paraissent: être de même nature,
et seulement plus denses, qui ont depuis la grosseur d’une
noisette jusqu’à celle de la tête. Çes boules résistent à l’action
destructive de l’air et de l’eau, beaucoup plus que la masse qui
les enveloppe, et elles sont alors entraînées dans les ravins,
T, m . 19
Variations
de ces rocbes.
Disposition
en boules.