
Calcaire en
masse des
environs de
Bude.
Tel est l’ensemble de ces dépôts que je vais maintenant examiner
en particulier, en les rattachant aux trois divisions que
je viens d’établir relativement à la Hongrie, et en résumant ici
les différens faits que j’ai détaillés dans la relation historique de
mon voyage.
C’est dans les carrières de Pest, de Promontorium, deTe-
teny, de Jenô, de Paty, deTinnye, etc., etc., qu’il faut voir
les calcaires dont il est question, pour se convaincre de leur
similitude avec les calcaires grossiers des environs de Paris. Il
est impossible de ne pas se croire transporté dans les carrières
de Vaugirard, ou au pied des escarpemens naturels ou résultans
de l’exploitation, que nous retrouvons partout dans les dé-
partemens de Seine, de Seine-et-Oise, d’Oise, de Seine-et-
Marne, etc. Ce sont de grandes masses qui ont toujours assez
de solidité, quoiqu’elles puissent se tailler très-facilement, qui
présentent un calcaire sableux, d’un blanc jaunâtre, et rempli
de coquilles. Ces masses se divisent en grands bancs horizontaux,
qui présentent plus ou moins de solidité les uns que les
autres, et qui, par cette raison, se dégradent plus ou moins facilement
par l’action des eaux, des vents, etc. Il en résulte que
les escarpemens verticaux que ces calcaires forment en différens
points, présentent dans leur profil cette irrégularité, cette
alternative de parties convexes et concaves, qui-caractérisent
ces masses dans les environs de Paris, et que l’on sentira facilement
dans les coupes que j’ai données, pl. VI, fig. 5 et 4. J’ai cru,
comme le représentent ces figures, reconnaître un certain ordre
entre toutes ces couches; la partie inférieure est une couche sableuse,
très-friable, qui renferme peu de coquilles; viennent
ensuite plusieurs couches beaucoup plus solides, et qui renferment
un grand nombre de coquilles de différens genres : les
T E R R A IN S T E R T IA IR E S . Calcaire g ro s s ie r parisien,
premières en renferment beaucoup de bivalves, et sont rem-
plies de petits cailloux roulés, quarzeux, blancs ou noirs, précisément
comme nous le voyons souvent dans nos calcaires des
environs de Paris.«Plus haut, viennent d’autres couches plus
solides encore, quelquefois même très-compactes, qui se distinguent
par une grande quantité de coquilles univalves, parmi
lesquelles il existe beaucoup de cérites. C’est en général à peu
près le même système de constitution minérale dans toutes les
carrières que j’ai visitées, comme on peut le voir dans les détails
que j’ai réunis dans les chapitres XVI et XVII. Il n y a,
d’un endroit à l’autre, que de tres-petites différences, qui tiennent
au plus ou moins d’épaisseur des couches, à la présence
ou l’absence d’une ou de plusieurs d’entre elles : ces différences
sont en général indiquées par les figures mêmes que j’ai données
pour chaque lieu.
Quant aux nombreuses coquilles que ces calcaires renfer-
ment, ou plutôt dont ils sont entièrement formés, il est très- rcnfmmm
difficile d’en déterminer les espèces avec précision, parce qu’en
général le test est détruit, et qu’il n’en reste que le moule intérieur,
ou quelquefois l’empreinte. Je ne connais qu’une seule
localité où le test soit conservé, c’est dans les carrières de Tin-
nye ; encore est-il extrêmement altéré. Il est très-difficile de reconnaître
quelques caractères positifs d’espèces dans ces moules
ou ces empreintes, et d’autant plus que ces débris sont entassés
en quantité prodigieuse les uns sur les autres, et d’une manière
extrêmement confuse *. Cependant si on ne peut reconnaître
* La même difficulté existe souvent aux environs de Paris, et il eut été
presque impossible de déterminer les espèces que renferment les masses de
calcaire grossier, s’il n’existait en plusieurs endroits des portions de couches