
loïdes,mes observations en Hongrie, où le grünstein est sur le
grès houiller proprement d it, et très-probablement entre lui et
le grès rouge, où les porphyres, avant de former de grandes
masses au sommet des montagnes, commencent par se montrer
en nids parfaitement distincts au milieu du grès, ces observa-
lions, dis-je, démontrent positivement que les roches cristallines
ne peuvent avoir une origine differente de celle des couches
de grès avec lesquelles elles alternent. O r, ces grès sont nécessairement
déposes par l’eau, donc les roches cristallines sont
aussi formées dans le même liquide. Les mêmes observations ont
été faites dans toutes les contrées où les porphyres se rencontrent;
on les a vues stratifiées avec le grès même, eu Ecosse
comme en Allemagne; et en France, les grünstein de Noyant,
de la roche Noire, dans le département de l’Ailier, sont au
milieu même du grès houiller, en stratifications semblables, et
alternants à plusieurs reprises, comme le démontrent les observations
de M. Puvis, de M. Berthier * et les miennes ; les
roches de Figeac sont précisément dans le même cas : on a fait
aussi des observations semblables sur les amygdaloïdës, qui,
d’ailleurs, dans tous les lieux où elles se présentent, ne peuvent
être, en aucune manière, séparées de gisement avec les porphyres.
Or, je demanderai, comme M. Berthier l’a fait daqs
une notice où, pour la première fois en France, on a raisonné
logiquement sur cette matière **, je demanderai, dis-je, si ces
roches sont d’origine ignée, comment elles ont pu s’introduire
au milieu des grès, non pas en filons, ce qui n’aurait rien de
surprenant, rnais en couches distinctes, offrant un nombre in»
* Annales des Mines 3 tom. m ( 1818) , pag. 43.
** Annales des Mines t tom. m , 5 6 8 ,
TERRAINS SECONDAIRES. Grès houiller de Fünfkùclien. 2 0 5
fini de passages aux dépôts arénacés qui les entourent, et avec
une allure géologique tout-à-fait semblable à celle des autres
roches qui composent le terrain? Comment concevoir qu’une
même couche de cés roches , dans l’hypothèse d’une origine
ignée, puisse régner dans toute l’étendue d’un meme terrain?
Encore si cette étrange disposition ne se présentait que dans
un seul endroit, on pourrait être tenté d’imaginer qu’il y a existé
en même temps quelques circonstances particulières locales-,
dont on ne peut pas bien saisir le fil; on pourrait supposer meme
qu’on s’est trompé sur la relation de ces roches avec les dépôts
au milieu desquels on croit les avoir vus ; mais comment cet
accident, déjà si étrange par lui-même, se représenterait-il avec
les mêmes circonstances dans tant de lieux différens, dans des
contrées aussi éloignées les unes des autres que la F rance, l’Allemagne,
la Hongrie, l’Ecosse, etc,? Serait-il permis de supposer
que vingt géologues différens, qui ont observé la nature à
l’insu, les uns des autres, à trois ou quatre cents lieues de distance,
se seraient trompés précisément dans le même sens? Je
ne pense pas qu’aucune de ces suppositions soit admissible, et je
crois que les données que l’observation fournit ici, sont d un
ordre tout-à-fait supérieur. Aucune des observations qu’on a
jusqu’ici mises en avant pour adopter une origine ignée, en leur
accordant même tout le poids qu’elles sont bien loin d’avoir,
ne saurait prévaloir sur des circonstances de gisement,.si répandues
dans la nature, et si bien constatées par la grande majorité
des géologues. Si, après l’exposé de semblables faits, on
veut encore admettre l’origine ignée pour les roches cristallines
subordonnées au grès houiller ou au grès rouge, il faut sur le
champ se prononcer, et admettre que toutes les roches, cristallines
ou arénacées, qui constituent l’écorce du globe, sont aussi