
nombreux, plus ou moins altérés, mais encore parfaitement
risibles; mais petit à petit on voit ces fragmens se fondre dans
la pâte, et bientôt ils ne présentent plus que des taches irrégulières
, qu’on ne pourrait reconnaître si l’on n’était conduit par
la série des passages que l’on peut recueillir dans les mêmes
blocs. Enfin, les fragmens disparaissent entièrement, et les roches
deviennent tout-à-fait homogènes ; tantôt elles sont grossières,
ternes, à cassure esquilleuse; tantôt elles sont entièrement
siliceuses; ailleurs, elles passent au feldspath compacte
terne, mais qui est très-difficile à fond.re; le fragment qu’on
expose à l’action du chalumeau se couvre souvent d’un vernis
émaillé, blanc. Il se présente;aussi, dans les mêmes masses des
parties blanches très-solides, finement grenues, dans lesquelles
on voit briller jun grand nombre de très-petites paillettes nacrées,
dont toute la roche même paraît composée : ces paillettes
appartiennent à l’alunite, et la masse qui les renferme n’est
qu’une variété qu’il est imposable de distinguer de quelques-
unes de celles que nous décrirons plus tard.
Modification de Ges diverses roches, qui ressemblent beaucoup à certaines
ces roehes» ’ * . 1 . variétés de porphyre molaire, sont plus ou moins celluleuses.
Il y a des cellules qui proviennent visiblement de la destruction
plus ou moins complète des fragmens ponceux , et beaucoup
d’autres qu’il est impossible d’attribuer à la même cause : celles-
ci sont arrondies, tapissées de mamelons siliceux, ou de quarz
cristallisé laiteux.
Dans certaines parties de ces roches, on découvre des cristaux
de feldspath plus ou moins distincts, mais ordinairement
très-petits; dans les variétés terreuses, on peut supposer que
ces cristaux sont autant de fragmens de, ceux qui étaient enfermés
dans les ponces ; mais il est des variétés compactes, à pâte
l
TERRAIN TRACHYT1QUE. Conglomérats porpWoïdes. 443
feldspathique, qui offrent des cristaux très-nets de feldspath la-
melleux, allongés, très-étroits, auxquels il est impossible d ’attribuer
la même origine; il faut nécessairement admettre qu’ils
se sont reformés directement dans ces roches, qui en général
ont alors l’aspect d’un dépôt'cristallin plutôt que celui d’un dépôt
mécanique.
Il nous reste à indiquer une circonstance particulière que
présentent les conglomérats porphyriques : c’est la présence °rsaniîat!;
des débris'organiques qui, dans quelques parties, s’y trouvent
en très-grande quantité ; ce sont des portions de tiges végétales
cylindriques, creuses intérieurement, dans l’épaisseur desquelles
on aperçoit de petits tubes cylindriques, nombreux ,
comme dans plusieurs espèces de plantes de la famille des graminées.
Ges débris végétaux sont couchés les uns sur les autres,
dans toutes les directions; ils sont tous à l’état siliceux,
et ils se présentent dans les variétés compactes, entièrement
siliceuses, comme dans celles où l’on distingue encore évidemment
les fragmens ponceux. Ce sont ces mêmes pétrifications
végétales que M. Townson a citées dans un petro-silex qu’il
indiquait en morceaux épars sur les terres , entre Tallya et
Maad, à peu de distance de Tokaj *. Ce sont des silex cornés,
ternes, plus ou moins translucides, dont il se trouve en effet
beaucoup de fragmens dans les champs ; mais on les trouve
aussi en place dans les montagnes au-dessus de Maad, et c’est là
qu’on peut voir évidemment qu’ils font partie des conglomérats
que nous venons de décrire; j’en ai trouvé beaucoup dans le
tas de pierres exploitées pour la bâtisse, soit sur les lieux mê-
Voyage en Hongrie, traduction française, tom. n , pag. iy4 .