
appartiennent peut-être à une e'poque plus ancienne que celle
des alluvions que nous considérons ici ; ils paraissent se rattacher
aux grands dépôts de nagelflue et de molasse, qui sont les
premiers dépôts des terrains tertiaires.
En Hongrie, les plus grandes masses de déblais que je connaisse,
et qui se rapportent réellement aux alluvions modernes,
sont celles qu’on observe au pied du Tatra. Tous les blocs, tous
les fragmens tombés des hauteurs, forment, dans la plaine de
Poprâd un talus incliné, qui ne paraît pas d’abord très-élevé,
parce que la vallée est fort large, et que la masse colossale qui
s’élève à pic au-dessus d’elle, contribue encore à induire l’oeil
en erreur. Cependant, avant même d’être entré dans la montagne,
on s’est élevé insensiblement à 250 mètres au-dessus du
village de Lomnitz, qui se trouve au bord du ruisseau. Mais,
indépendamment de cette accumulation de débris, il existe des
collines considérables qui forment comme les avant-postes de la
masse du Tatra, et qui sont composées de blocs, souvent très-
volumineux, entre lesquels se trouvent des fragmens beaucoup
plus petits. Ces collines s’élè vent jusqu’à La hauteur de 1100 mètres.
Une des circonstances les plus intéressantes, est celle qui
est le résultat d’une trombe qui, en 1813 , est venue fondre sur
le pic de Lomnitz , qui a entraîné des blocs considérables et en
très-grand nombre , creusé, sur le flanc de la montagne , des ravins
très-profonds, qui y produisaient encore, en 1818, un effet
très-remarquable. On retrouve aussi des amas de débris très-
considérables dans le bassin au milieu duquel se trouve le lac
Vert: ce sont d’énormes blocs tombés des hauteurs, qui sont
accumulés les uns sur les autres, et forment ainsi, sur les bords
de cette espèce de cirque, des collines déjà assez élevées.
Il paraît qu’il existe de grands amas de débris dans quelques?
unes des autres vallées qui sillonnent le groupe de Tatra ; mais,
à l’exception de ces déblais, je ne connais plus en Hongrie que
des dépôts peu considérables sur les flancs des montagnes et
dans le fond des vallées : ce sont des aglomérats qui varient en
général d’un endroit à l’autre, et qui sont en rapport avec la
nature des montagnes environnantes. Ici, ces aglomérats sont
formés de cailloux de granité, de gneiss, etc.; là, ils sont composés
de cailloux de grauwackes grossières et schisteuses, de
grès des grauwackes, de calcaire compacte, etc. Ailleurs, ils
sont formés de toutes les roches qui proviennent des terrains
de trachytes. Souvent ces déblais divers sont plus ou moins mélangés
entre eux, suivant les relations géographiques de diverses
montagnes dont ils proviennent.
Les montagnes qui sont le plus facilement dégradées et dont
les débris sont transportés le plus loin, distribués le plus uni- d'«rla-
formément dans les plaines, sont celles qui appartiennent au terrain
houiller ou à la molasse. Les sables dont elles sont composées
sont entraînés par les eaux, qui les portent à de grandes
distances dans toutes les directions, et les ont accumulés en petites
collines qu’on a souvent beaucoup de peine à distinguer des terrains
aux débris desquels elles sont dues. Ce sont ces mêmes sables
qui couvrent toutes les vallées larges de la Hongrie, les
deux grandes plaines, et qui remplissent le fond de tous les
vallons dont la masse de molasse est sillonnée. 11 paraît qu’il
existe quelques ossemens au milieu de ces alluvions de sables,
et c’est proprement à eux qu’appartiennent sans doute les squelettes,
ou débris de squelettes, de cerfs, d’élans, de boeufs, etc.,
qui se trouvent rassemblés au musée national de Pest, et qu’on
a recueillis dans plusieurs points , soit dans les plaines de la
Theiss, soit sur les bords du Danube, dans la vallée de la ri