
1 6 $ RÉSUME PAR ORDRE GEOLOGIQUE.
foule de données pour pouvoir prononcer avec quelque degre
de probabilité.
Ces difficultés se présentent surtout en Hongrie, où , dans les
Karpathes, le terrain houiller forme des montagnes cons idera-
bles et couvre un espace immense. Les grès y présentent
des caractères particuliers, qu’il est rare de rencontrer dans
cette époque de formation, et qui les rapprochent souvent de
plusieurs espèces de roches are'nace'es qui appartiennent aux
dépôts de grauwacke, et surtout des grauwack.es fines du Harz;
ils y alternent à chaque instant avec des calcaires, dont ils sont
d’ailleurs toujours intimement mélangés. Ce n’est qu’en les étudiant
eu grand , en observant la liaison intime des variétés les
plus difficiles à déterminer avec celles qui ne peuvent laisser
aucun doute, en remarquant la superposition évidente au cal-
Gaire compacte sans grauwacke, que nous avons décrit dans le
chapitre précédent, leur relation avec des grès et des amygda-
loïdes , qui, sous tous les rapports , paraissent appartenir au
grès rouge, ou Rothliegende des Allemands, etc., qu’on par
vient à se former une idée assez précise de leur position, et par-
conséquent de leur nature. Mais à peine on est sorti d une difficulté
qu’on retombe dans une autre 5 car si, d une p art, on se
trouve conduit au premier moment à rapprocher ces dépôts des
formations des terrains intermédiaires, de l’autre, on les voit
se prolonger jusque dans les plaines , et se confondre avec les
molasses, :ou, suivant l’expression dont je me suis souvent servie,
avec les grès à lignites, dont il est quelquefois impossible
de les distinguer. Il est probable que je n’aurais pu reconnaître
de différence entre ces dépôts, quoique très-éloignés l’un de
l’autre par leurs époques de formation, si je n’avais été a sse z
heureux pour trouver une foule d’occasions de les étudier en
TERRAINS SECONDAIRES. 1 6 9
différens points, et de recueillir sur chacun d’eux un assez grand
nombre de faits pour ne laisser aucun doute.
Les autres dépôts qu’on est conduit à ranger dans les terrains
secondaires, n’offrent pas encore beaucoup plus de facilité :
partout il faut se conduire d’après des probabilités, discuter
une multitude de faits, établir des comparaisons pour tâcher
de saisir quelques fils au milieu de ce labyrinthe. C’est ce
que nous verrons, surtout à l’égard des masses calcaires, dans
les montagnes qui forment la droite du Danube, dans la contrée
de Bude, et qui s’étendent ensuite dans les comitats deGran,
de Raab, de Stuhlweissenburg, de Yeszprim, etc., etc. Je
vais tâcher de présenter mes observations sur ces divers dépôts,
en attachant plus d’intérêt à la description des roches >
à l’ordre de Succession que j’ai pu saisir, qu’aux noms comparatifs
que j’ai été conduit à adopter. Il est possible que je me
sois laissé entraîner trop loin d ins la comparaison des terrains
secondaires que j’ai rencontrés en Hongrie avec ceux qui existent
ailleurs, et je ne serais pas étonné que de nouvelles observations
vinssent changer les noms; mais j’ai suivi l’ordre de la
nature, et il ne pourra dès-lors y avoir d’erreurs bien gravés.
On pourra reconnaître par la suite que l’une quelconque des
roches que j’ai décrites, est ou un peu plus ancienne, ou un
peu plus moderne que je ne l’ai cru; mais en la faisant rétrograder
on avancer dans l’ordre géologique, il faudra également
faire rétrograder ou avancer de la même quantité toutes celles
avec lesquelles elle se trouve associée, sans qu’on ait rien à
changer à leurs relations mutuelles. Tel est l’avantage que présente
l’observation rigoureuse des faits.