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Ges grandes cellules ont leurs parois tapissées d’une matière
blanche mamelonnée , et quelquefois stalactitiformes , qui est
également infusible au chalumeau, et qu’on pourrait soupçonner
être de nature calcédoniennç.
Ou trouve au milieu de ces variétés des parties en forme de
nids, où la masse est beaucoup plus compacte, et où les cristaux
de quarz et de feldspath lamelleux sont bien distincts; mais on
y observe un grand nombre de petites taches allongées, contournées,
de couleur grisâtre, qui, examinées à la loupe, semblent
être autant de petites cellules remplies de matière calcé-
donienne translucide.
Porphyre trachytique sans quarz,
Nous allons retrouver ici à peu près toutes les variations que
nous avons observées dans les variétés précédentes des passages
continuels d’un état à un autre tout à fait different ; toutes
les dégradations, depuis l’état de feldspath compacte luisant
jusqu’à une matière terne et presque terreuse. Cependant il
existe toujours entre les modifications de cette variété et celles
de la variété précédente, quelques différences minéralogiques
qui tiennent surtout à l’absence des globules vitro-lithoïdes, et
à celle du quarz en cristaux dissémines.
Dans les parties les plus pures des roches de cette variété, on
reconnaît une pâte abondante de feldspath compacte, fusible
en émail blanc, dont les couleurs sont le rouge jaunâtre, le
rouge grisâtre, le brunâtre], le gris de fer et le jaune d’huile.
La cassure est esquilleuse, à petites esquilles ordinairement
bien déterminées; l’éclat a toujours quelque chose de gras, et
devient quelquefois émaillé. Les petits cristaux de feldspath
T E R R A IN T R A C H Y T IQ U E . Porph. Irachyt. sans quarz. 555
disséminés dans cette pâte sont vitreux, très-fendillés, et à tel
point, qu’à la vue simple ils paraissent souvent terreux; mais
examinés à la loupe, on reconnaît que cette apparence tient à
la réfraction confuse de la lumière à travers toutes les petites
fissures. Le mica est assez abondant, et toujours en petites lamelles
noires allongées, extrêmement brillantes, disséminées
dans tous les points de la masse, et jusque dans les cristaux
mêmes de feldspath vitreux. On voit aussi çà et là quelques petits
nids de calcédoine, comme dans les variétés précédentes.
En partant de cette roche, bien caractérisée, on passe, et
cela dans la même masse, dans un même bloc *, successivement
et par nuances insensibles à des roches très-différentes en
apparence, mais qui sont inséparables les unes des autres.
D’une part, on voit la pâte feldspathique homogène présenter
d’abord quelques indices de pièces séparées ( Ahgesonderte
stücke), arrondies ; peu à peu on les voit devenir plus régulières,
présenter des indices de stries du centre à la circonférence,
et on arrive par ces nuances non interrompues à des porphyres
qui renferment des globules vilro-lithoïdes, comme la variété
précédente, et dont on retrouve les analogues dans les masses
de perlite que nous décrirons plus tard.
* J’appuie toujours particulièrement sur ce que les passages se font remarquer
dans des blocs de peu d’étendue, parce qu’il existe à peine deux roches ,
quelque différence qu’elles aient d’ailleurs, entre lesquelles on ne puisse établir
des passages insensibles par des échantillons pris dans toutes les formations.
Mais il est très-dangereux pour la science de donner la moindre importance
à ces sortes de passages, et nous avons à cet égard de malheureux exemples
où l’on a été conduit aux erreurs les plus manifestes. Au contraire, les
passages d’une modification à l’autre, dans la même masse , sont très-impor-
tans à étudier ; ét si on les négligeait, on risquerait souvent de séparer ce que
la nature a lié par les rapports les plus intimes,
ï , III.
Passage à des
variétés
globulaires.