
vertes entre eux. On voit çà et là dans la roche des paillettes
de mica très-brillant, rouge de cuivre, d’un éclat me’tallique,
et dont quelquefois les cellules se trouvent tapissées.
L ’autre roche présente une pâte très-analogue à celle de la
première ; on y voit également des cellules plus ou moins nombreuses,
mais elles sont moins régulières, et toutes remplies
d’une substance blanche mamelonnée', fendillée, et fusible au
-chalumeau. On reconnaît en outre dans la roche des cristaux
très-nets de feldspath vitreux, fendillés, plus ou moins nombreux,
qui quelquefois sont eux-mêmes celluleux. On y voit
aussi, mais rarement, du mica rouge-de-cuivre brillant.
La première de ces roches existe à Gyongyôs ( prononcez
g u i- e u n e -g u i- e u c h e ) , au pied des montagnes de Matra , dans
le comitat de Hevès, tome II, page 5. L’autre se trouve près
de Maad, non loin de Tokaj, page 240. Toutes deux sont dans
la plaine, où elles forment des collines très-basses, étroites et
très-allongées, qui présentent transversalement une espèce de
dos d’âne. L’une est au pied des montagnes de trachyte noir
semi-vitreux, l’autre, au pied des montagnes de perlite et de
conglomérat ponceux porphyrique.
Je ne prétends pas que ces roches appartiennent à la formation
des perlites ; je n’en ai rapporté ici la description que par
suite d’une certaine analogie que présente leur pâte avec quelques
variétés de perlite lithoïde ; mais, comme je l’ai déjà répété
souvent, ces ressemblances minéralogiques n’ont de valeur
réelle qu’autant qu’elles sont vérifiées par les circonstances géologiques.,
qui sont les seuls caractères d’où l’on puisse tfrer des
données certaines.
Perlite ponceux.
La ponce, dans l’état actuel de la science, ne peut etre re -gj®“ ’“
gardée ni comme une substance minérale particulière, ni meme p°me-
comme une espèce distincte de roche. C’est un état celluleux
et filamenteux, sous lequel plusieurs roches des terrains tra-
chytiqués et volcaniques sont susceptibles de se présenter, et
qui n’est pas plus propre à fournir un caractère spécifique que
Tétât scoriacé sous lequel on rencontre un grand nombre de
produits dans les volcans anciens comme dans les volcans modernes.
11 existe en effet des matières ponceuses qui se rattachent à
différentes sortes de roches, et qu’il serait aussi peu philosophique
de confondre en une séule espèce, que de réunir les
trachytes, les basaltes et les produits volcaniques modernes
sous la dénomination commune de laves *. Aussi plusieurs minéralogistes,
dont les noms' sont célébrés dans les fastes de la
science, ont-ils supprimé l’espèce ponce des classifications minéralogiques
et géologiques , et admis 1 epithete ponceux ou
filamenteux, pour désigner un état sous lequel différentes roches
se présentent. G’est surtout dans la classification des ro—
* Le mot lave est une expression tout-à-fait géologique, qui se rapporte entièrement
à la disposition de diverses sortes de roches à la surface.de la terre,
et qui entraîne constamment l’idée de courans sur les pentes des montagnes ou
dans le fond des vallées. C’est comme synonyme de courant que j’emploierai
ordinairement le mot lave, comme terme générique, pour désigner en général
des roches de diverses sortes disposées en courans. Cette expression est pour
les terrains volcaniques, ce que le mot couche est pour les terrains ordinaires.