
B asalte poreux.
Il n’est peut-être pas inutile tle distinguer, comme une variété
particulière, des basaltes qui n’offrent pas encore les caractères
de ceux que nous décrirons bientôt sons l’épithète
de scorioïdes, mais qui sont criblés d’un nombre infini de petits
pores, souvent si rapprochés les uns des autres, qu’il est
presque impossible de distinguer entre eux la nature de la pâte.
Mais ces variétés, que le nombre des pores rend toujours ternes
dans la cassure, font souvent partie des masses de basaltes compactes
les mieux caractérisés, et dont ils ne paraissent être, en
conséquence, qu’une modification; il n’y a que ceux de Ma-
gospart, sur le bord de la Gran, vis-à-vis Königsberg, qui paraissent
former à eux seuls un dépôt particulier, où ils sont entremêlés
avec des variétés beaucoup plus scoriacées; leur pâte
est aussi très-feldspathique, et colorée par une matière noire
disséminée en petits grains ; ils renferment de l’olivine, mais je-
n’y connais aucune autre substance. La masse se divise grossièrement
en prismes très-irréguliers, souvent assez gros ; c’est
surtout dans ce cas qu’il est évident que cette structure est accidentelle,
et tient à des divisions postérieures à la formation de
la masse. On doit aussi rapporter à ces basaltes poreux ceux qui
se trouvent vers le haut delà montagne de Saint-Georges, dans
la contrée de Balaton, entre le basalte compacte, en colonnes
prismatiques, et la masse de matière scorifiée qui en ferme le-
sommet. Ils sont aussi divisés très - grossièrement en prismes, ce-
qui contraste d’une manière frappante avec l'a netteté des colonnes
prismatiques que présente le basalte compacte. Ces basaltes
poreux sont aussi assez nettement séparés de la masse sur
laquelle ils reposent, pour qu’on ne puisse guère les regarder
comme en étant une continuation; ils paraissent plutôt se rattacher
à la masse des matières scoriformes qui terminent la
montagne, et à laquelle ils passent par toutes les nuances; ils se
trouvent dès lors dans un cas assez analogue à celui des basaltes
de Magospart. C’est parmi eux que se trouvent ces variétés maculées
que nous avons décrites ci-dessus, page 605.
Basalte scorioïde.
Sous le nom de basalte scorioïde, je comprends ici des ro- Caracièr»
ches qui offrent un assez grand nombre de modifications, mais °'rau’1'
qui passent tellement les unes aux autres, se trouvent tellement
amalgamées ensemble dans les masses qu’elles constituent, qu’il
n’est guère possible de les distinguer comme des variétés particulières.
La pâte de ces basaltes, autant qu’on peut la distinguer
entre les pores et les cellules dont ils sont criblés, est en
général terne , à cassure souvent terreuse ; ce n’est que très-
rarement qu’on y observe quelque chose de vitreux, ou plutôt
de vitro-lithoïde. Les couleurs sont le gris-noirâtre, le gris-de-
cendre, le brunâtre et le jaune-brunâtre; ce sont en général des
couleurs sales et toujours peu décidées. Quant à la composition
de la pâte, on ne peut que la soupçonner, car ordinairement
la matière en paraît homogène; elle est entièrement opaque
, même dans les esquilles les plus minces ; ce n’est que
très-rarement qu’on peut trouver de petites esquilles dans lesquelles
on reconnaît, avec la loupe et à une vive lumière, quelques
parcelles transparentes qui ressemblent encore à des cristaux
de feldspath , et qui se trouvent entremêlées avec une
matière opaque, noire ou rougeâtre, en particules extrême