
trouvent des masses considérables de sel, d’où peuvent sortir
à la fois et les eaux chargées de muriate de soude, qui viennent
sourdre dans la plaine, et celles qui y apportent du carbonate
de chaux en solution. Mais il y a mieux, car tout conduit à
penser que les depots salifères se prolongent eux-mêmes dans
la plaine, et que c’est à eux qu’appartiennent les argiles grises,
sableuses, calcarifères , qui forment le fond des lacs , et à la
surface desquels s’effleurit le natron. Il est bien remarquable
en effet qu’après avoir rencontre' des lacs sale's dans toute la
plaine de Hongrie, dans les comitats de Bihar et de Sabolcs, on
arrive dans le comitat de Szathmar, où l’on trouve, au milieu
de la plaine, des marais sale's, et dans les collines qui les bordent,
des sources sale'es plus ou moins abondantes, que l’on
suit à Huszt, à Visk, etc., jusqu’à ce qu’on parvienne dans les
points où il existe des masses de sel considérables, en pleine exploitation.
Il est presque impossible alors de se refuser à croire
que dans tous ces points ce sont les mêmes dépôts salifères qui
se prolongent, et que d’abord recouverts, dans la vallée de la
Theiss, par des sables qui forment des collines assez considérables,
ils sontpresqu’à nu dans la plaine, ou recouverts par
des dépôts d’alluvion. Ces diverses circonstances sont d’autant
plus remarquables, que le peu de renseignemens que nous possédons
sur les lacs de natron de l’Arabie, de la Perse, des Indes,
du Thibet, de l’Asie mineure, etc., nous font voir que
partout elles se présentent également ; en effet, tout nous indique
qu’en suivant ces lacs au milieu des plaines, on finit toujours
par arriver sur des montagnes qui renferment des dépôts
de sel considérables , et où viennent s’approvisionner toutes les
caravanes.
Il existe aussi dans tous les lacs et Sulfate dans toutes les eaux de la
de soude»
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grande plaine un autre sel qui est encore dû à la décomposition
du muriate de soude. C’est le sulfate de soude, qui est en si
grande quantité, que si on voulait le recueillir, la Hongrie pourrait
en fournir toute l’Europe. On peut attribuer la production
de ce sel à l’action du sulfate de chaux ou du sulfate de magnésie
sur le muriate de soude, qui aurait lieu surtout pendant
l’hiver, comme il résulte des expériences de Green. Tome II,
page 342.
Quant au salpêtre, qui existe aussi en assez grande quantité
au milieu de ces plaines, il paraît qu’il faut en chercher 1 origine
dans la décomposition des matières animales et végétales,
et non dans le règne minéral. Mais sans nous étendre sur cet
objet, qui est ici d’une faible importance, je me contenterai de
renvoyer à ce que j’ai déjà dit chapitre XV.