
abondant. D’ailleurs, il n’y aurait pas encore une si graaide différence
entre la masse du Bloksberg et les depots ordinaires de
craie ; car on pourrait supposer que la matière siliceuse qui,
presque partout, accompagne les craies, a été' seulement plus
abondante ici que dans toute autre contrée. Mais ce ne sont
pas ces considérations qui m’ont conduit à l’opinion que
j’émets ; ce sont les débris organiques qui se trouvent renfermés
dans ces masses. En effet, on y trouve des éohinites qui se
rapportent an genre cidarite ( E ch in u s C idaris et D iadem a,
etc. ), des baguettes d’écbinites, qui se rapportent très-probablement
à la même espèce, et dont la surface est garnie de petites
pointes saillantes : ces débris organiques sont assez communs
dans les craies, et au contraire ne se rencontrent ni dans
les dépôts plus anciens ni dans les dépôts plus modernes. On y
trouve d’autres débris assez nombreux, mais trop brisés pour
pouvoir être déterminés avec précision, qui paraissent cependant
devoir être rapportés au genre de polypier subpierreux,
désigné sousje nom de flustre. Ce sont encore des débris qui
ne paraissent pas appartenir à des terrains plus anciens que la
craie.
Telles sont les données qui me paraissent pouvoir conduire a
soupçonner que la masse principale du Bloksberg représente,
en Hongrie, les dépôts de craie; mais qu’on ne perde pas de
vue que ce n’est là qu’une opinion qui a besoin de nouvelles
recherches pour être appuyée ou peut-être détruite. Je ne connais
aucune circonstance géologique qui puisse établir quelque
chose de plus positif. On ne voit pas d’une manière Certaine sur
quelle espèce de roche ces dépôts sont placés ; on peut seulement
soupçonner qu’ils reposent sur les calcaires magnésifères
qu’on trouve au pied de la montagne, où ils sont plus ou moins
altérés. On peut imaginer aussi, mais il y a encore moins de
preuves, qu’ils s’enfoncent sous les dépôts de molasses et de
calcaire parisien, qui se trouvent à peu de distance sur 1 une
et l’autre rive du Danube. Ainsi ils se trouveraient vers la fin
des terrains secondaires, et le plus haut degi’é d’ancienneté
qu’on pourrait leur accorder, serait de les considérer comme
appartenans au calcaire du Jura. On ne les voit recouverts immédiatement
que par des dépôts très-modernes, qni sont des
calcaires à planorbes , et des poudingues à ciment calcaire,
d’une apparence tufacée.
APPENDICES. !
Des dépôts salifères.
Je placerai ici, sous forme d’appendice, le peu d’observa- Etendue
fions que j’ai pu recueillir sur les dépôts salifères de Hongrie, °cp°
parce que leur gisement ne me paraît pas encore parfaitement
clair; que, d’une part, on peut les rapprocher des grès houillers,
et que, d’une autre, ils présentent des caractères qui les éloignent
des terrains secondaires , et tendent à les faire rapporter
aux formations les plus modernes. Mais quelles que soient les
idées théoriques auxquelles on puisse être conduit, le fait positif
est que ces dépôts se trouvent au pied des montagnes de grès
houiHer qui séparent la Hongrie de la Galicie. Il ne parait pas
en exister au milieu même de ces montagnes, et c’est sur le
bord des plaines , tant au nord qu’au sud , que sont placées
toutes les masses salifères et toutes les sources salées qu’on connaît
dans le pays. La quantité on paraît immense sur la pente
nord, car on en trouve depuis Yilliczka, dont les dépôts sont
en réputation depuis long-temps, jusque dans la Bukovine et