
Alunile pur.
Il faut distinguer l’alunite ( Alaunstein) de la roche alunifère
(Alaunfels), qu’on a toujours confondues dans les classifications.
L’une est une Substance qui doit trouver place, comme espèce
particulière, dans les classifications mine'ralogiques ; l’autre est
une roche dont la détermination appartient plus particulièrement
à la géologie.
L’alunite pur se présente en masse ou cristallisé. Les couleurs
qu’il affecte plus particulièrement sont , le blanc -de-
neige, le blanc jaunâtre, rougeâtre ou brunâtre, le rouge de
chair, le vert d’asperge, le brun ou le noir, lorsqu’il est très-
mélange' d’oxyde de fer dans les parties cristallines. — L’éclat
extérieur est souvent nacré; à l’intérieur, c’est l’éclat vitreux.
— La cassure est esquilleuse, à petites esquilles nombreuses,
mal terminées.—Là dureté est assez forte pour dépolir le verre;
mais la substance est rayée par une pointe d’acier : elle ne fait
jamais feu avec le briquet. —■ La transparence est parfaite dans
le plus grand nombre des cristaux ; dans d’autres, il n y a qu une
translucidité plus ou moins marquée.—Le pesanteur spécifique
est 2,708 (l’eau étant prise pour unité) dans les parties fibreuses
les plus pures *.
* Le docteur Haberle porte la pesanteur spécifique de la pierre d’alun de
Hongrie à 2,4o4 ; il annonce que les petits cristaux sont vraisemblablement
plus légers, et pèsent environ 2,594.
Voyez Neue Beobachtungen über die abhten XJngrischen Alaunstein
von Hoctor-Carl-Constantin Haberle. Hesperus ein national B la ttfïir ge-
bildete Leser. Avril 1817;
La pesanteur spécifique de la roche alunifère,ou de l'alunite terreux est suivant:
Kirwan........................ ....................... ‘ / ‘ 2>424
K.arstein. . . . . ............................ 2,653
Delamétherie.......................................... ..... 2,680
Haiiy. . . . . » ». » • ■ • • • s
Ces caractères varient considérablement dans les variétés en
masses. L’éclat devient terreux; la cassure est fibreuse, grenue,
compacte, terreuse; la dureté , quelquefois assez faible pour
qu’on puisse rayer la masse avec l’ongle , devient souvent assez
grande pour faire feu avec le briquet ( la substance est alors
mélangée de silice). L’opacité devient complète, et la pesanteur
spécifique varie considérablement.
La cristallisation de l’alunite a été découverte, k ce qu’il pa- 0 de [’alunite,
raît, par M. Biagio di A n d re is, ancien directeur des mines de
Tolfa ; elle a ensuite été étudiée par M. Gismondi et M. Bro-
chi *. Enfin, elle a été également observée par le docteur Haberle
, dans son excellent mémoire sur les pierres d’alun de la
Hongrie -**. Mais ces savans auteurs ont été trompés par les
apparences sur le système cristallin de cette substance, tous
ont considéré les cristaux qu’ils ont vus comme des octaèdres
réguliers ou des cubes, et les ont comparés à ceux que présente
l’alun. Les échantillons que j’ai rapportés de Hongrie et ceux
que j’ai pu me procurer de la contrée de Tolfa, ne peuvent
conduire à ce système ; mais ils montrent en meme temps combien
» il était facile de se tromper et de se laisser entraîner par de
fausses apparences, surtout dans des cristaux .aussi petits que
ceux que l’on trouve ordinairement.
En examinant attentivement la cristallisation de cette substance,
on voit évidemment qu’elle dérive d’un système rhom-
* Note de M. le comte de Dunin Borkowsky, dans U Taschenbuch fü r
die mineralogie von Carl von Leonhard, tom. x , 2e partie.
Voyez aussi annales des mines , torn, i-i, 1817, pag. 1965 et Breislack ,
géologie, torn, n i , pag. 76*
Hesperus, avril 1817. •