
trouve encore au milieu même des grauwackes, auxquelles elle
passe par toutes les nuances. Il existe une roche de cette nature
à Herrengrund, où elle.est connue sous le nom de grès ( Sand-
stein ) : elle est uniquement composée de grains de quarz, qui
sont au plus de la grosseur d’un grain de millet, et le plus souvent
extrêmement fins : ces grains sont agrèges entre eux sans
pâte apparente, et leur ensemble forme une masse de couleur
rougeâtre ; ça et là on découvre au milieu d’eux des grains extrêmement
fins de kaolin. Ces roches se trouvent à Herrengrund,
au fond de la vallée; elles passent à la grauwacke grossière
par toutes les nuances ; et quoiqu’on ne les voie pas immédia-
tement réunies à cettè variété, je ne puis guère douter qu’elles
appartiennent au même dépôt. En effet il en existe d e semblables,
à la couleur près, qui est verdâtre ou blanchâtre,, intercalées
bien visiblement avec les grauwackes schisteuses, dans les montagnes
qui s’élèvent à la gauche de la vallée de Gôlnitz, chapitre
X , page 102 : dans celle-ci, les grains sont évidemment
réunis par un ciment quarzeux. On trouve encore des roches
fort analogues au milieu des grauwackes, où peut-être elles ne
forment que des nids, dans les montagnes entre Pojnik et Li-
bethen, chapitre Y, page 4 5 6.
La masse même des montagnes de Libethen, à l’exception
des micaschistes qui constituent la partie centrale, et qui se rattachent
au Vepor, est formée d’une roche arénacée tout-à-fait
semblable. Ges roches constituent principalement la montagne
de F'iszokci, qui s’élève au-dessus de la ville à une très-grande
hauteur, et elles y présentent ùn grand nombre de vàriétés par
le plus ou moins de finesse du tissu. Il y en a de très-grossières ,
formées de gros cailloux roulés de quarz; d’autres sont, au
contraire, très-fines : toutes sont consolidées par un ciment
TERRAINS INTERMÉDIAIRES. Grauwacke et Calcaire. 141
quarzeux, quelquefois très-abondant, et de manière à ce que la
roche arénacée.se confond avec des veines plus ou moins épaisses,
où le quarz est tout-à-fait pur, d’un blanc laiteux. Quelques-
unes de ces roches sont blanches, d’autres grises, d’autres rougeâtres
, ou même toul-à-fait rouges'; il en existe une variété
très-fine sur le chemin de Libethen à Sajba, où elle forme, au
bord de la petite vallée par laquelle on se dirige, des rochers
grotesques, fendus verticalement, et qui semblent prêts a s’ébouler.
Peut-être ces grandes masses de grès quarzeux doivent-
elles être rangées avec celles qui se trouvent entre les masses
composées de grauwackes schisteuses et de calcaire, et celles
qui ne présentent uniquement que du calcaire ; mais comme ici
elles rie sont recouvertes par rien, il est impossible de prendre
une décision, et d’autant moins que, comme nous venons de le
voir, il existe des roches semblables dans la grauwacke elle-
même.
Il existe encore dans la contrée de Neusohl une autre variété
de grauwacke, qui a souvent une apparence fort trompeuse;
c’est un assemblage de petits grains de quarz blanc et de feldspath
lamelleux, de couleur rouge, réunis par un ciment siliceux,
grisâtre ou verdâtre. Le feldspath, qui est en petits frag-
mens bien distincts, souvent anguleux, donne à la masse l’apparence
d’un porphyre, et il est des parties où l’on pourrait être
induit en erreur avec la plus grande' facilité. Ces roches font
presque partout effervescence.avec les acides, parce qu’elles
renferment toujours, soit à l’etat de mélange, soit en petites
veines, une certaine quantité de carbonate de chaux. Celte circonstance
tient à ce que, dans cette partie de la contrée, les
grauwackes alternent avec des couches calcaires plus ou moins
épaisses.
Grauwacke
porphyroïdc.